Modernisation de la centrale thermique du Havre : le détail des travaux - L'EnerGeek

Modernisation de la centrale thermique du Havre : le détail des travaux

centrale-thermique-du-havreL’unité 4 de la centrale thermique du Havre, la seule encore en activité, est à l’arrêt depuis le 15 mars. Un arrêt qui devrait se prolonger jusqu’à la fin du mois d’octobre et au cours duquel d’importants travaux de maintenance menés par l’exploitant EDF vont permettre d’étendre la durée de vie de la centrale jusqu’en 2035. A la suite des travaux, les performances de la centrale seront accrues : le rendement amélioré permettra de consommer moins de charbon à quantité d’électricité produite égale, et donc de limiter les émissions de CO2. Dans sa version modernisée, la centrale équipée d’une nouvelle salle des commandes, offrira également plus de flexibilité.

Le temps des travaux, 1.500 travailleurs issus de 200 entreprises seront mobilisés pour réaliser les quelques 3400 activités planifiées. Parmi les principales opérations au programme, les rénovations de la turbine, du rotor de l’alternateur de la chaudière et du système de désulfuration, l’amélioration du dépoussiéreur et la construction d’une nouvelle de commande numérique.

La rénovation de la turbine 

La turbine sera en partie démontée afin de procéder au contrôle de toutes ses ailettes et de leur niveau d’usure (ces ailettes, sur lesquelles est projetée la vapeur d’eau sous pression, assurent la rotation de la turbine).

Les contrôles, de magnétoscopie et de ressuage, permettent de s’assurer que les ailettes n’ont pas été fissurées. D’autres parties de la turbine seront également contrôlées après démontage.

La révision du rotor de l’alternateur

L’alternateur produit de l’électricité grâce à la rotation de son rotor, entraîné par le mouvement de la turbine.  Ce rotor de 20 mètres de long et pesant 80 tonnes sera sorti de la partie fixe de l’alternateur pour être entièrement révisé et remis à neuf.

La rénovation de la chaudière 

Comme lors de chaque arrêt pour maintenance, la chaudière, qui permet de produire la vapeur qui alimente la turbine, va passer des tests de résistance à la pression : l’eau qui remplit la chaudière sera portée à une pression de 220 bar (contre 180 bar lors du fonctionnement normal) pour s’assurer de sa résistance. Une résistance qui sera optimisée par le remplacement, si nécessaire, des tubes tapissant la chaudière.

L’amélioration du rendement du dépoussiéreur

En 2016, le seuil maximal des émissions de poussières atmosphériques par les centrales thermiques sera fixé à 20ml/g. Mais après sa modernisation, les émissions de particules de charbon de la centrale du Havre ne dépasseront pas 4 ml/g.

Des travaux amélioreront en effet l’efficacité du dépoussiéreur qui permet d’ores et déjà de retenir 99,9% des particules contenues dans les fumées (les cendres récupérées sont utilisées dans le secteur du BTP).

Concrètement toutes les parties internes du dépoussiéreur seront remplacées. Les nouveaux éléments (plaques collectrices, grilles de répartition du gaz, transformateurs…) seront installés grâces à des grues et des portiques, le dépoussiéreur étant installé à plus de 40 mètres de hauteur.

Rénovation du système de désulfuration

Le système, le premier du genre à avoir été installé en France, sera entièrement nettoyé. Et comme pour le dépoussiéreur, les parties internes de l’installation de désulfuration (rampes d’aspersion, agitateurs, pompes de recirculation…) seront entièrement remplacées. Le rendement du système, qui permet d’ores et déjà d’empêcher l’émission dans l’atmosphère de 90% du dioxyde de soufre contenu dans les fumées, sera amélioré grâce à nouvel agencement des buses d’aspersion.

La construction d’une nouvelle salle des commandes numérique

La salle des commandes, qui permet de piloter l’unité de production d’électricité et d’assurer la disponibilité de la centrale 24/24h, va passer de l’analogique au numérique. Le numérique délivrera des informations plus précises et par conséquent, la production d’électricité pourra être ajustée avec encore plus de réactivité à la demande.

Rappelons qu’à l‘instar des barrages de hautes chutes, les centrales thermiques offre une grande flexibilité : elles peuvent commencer à produire de l’électricité en peu de temps et sont donc très utiles pour répondre aux pics de consommation et palier l’intermittence d’énergies nouvelles comme le solaire et l’éolien. Dans sa nouvelle version, la centrale du Havre devrait fonctionner de 4500 à 5000 heures par an.

En attendant la relance de la centrale, les équipes des salles de commandes (un quart du personnel de la centrale du Havre)  se forment au nouveau système de pilotage numérique grâce à un simulateur.

Rédigé par : jacques-mirat

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COMMENTAIRES

  • Ce qui est surprenant, c’est que l’on ne sache pas toujours pas exploiter le charbon en neutralisant les conséquences toxiques !… Ou peut-être qu’on a pas voulu, pour éviter de s’apercevoir que les filières choisies l’étaient de façon arbitraire … et mensongère !… Autrement, comment justifier l’abandon d’une industrie qui faisait vivre la moitié du pays ( et de l’Europe ) à travers mines , usines, raffineries, métallurgies ?… Quand le gouvernement De Gaulle abandonne et ferme les mines de charbon, celles-ci étaient pourtant rentables, le grisou maîtrisé, la silicose soignée ( voire guérie ) !…. Mais ce fut une belle occasion de démanteler le principal bastion ouvrier de France …. entravant ainsi sa marche inéluctable vers la prise du pouvoir !… ( En l’An 2000, le drapeau rouge ne flottait pas sur notre pays … mais quel drapeau au juste flotte ?…)

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