La méthanisation, une filière d’avenir en France

La méthanisation, une filière d’avenir en France

Méthanisation_AdemeUne récente étude de l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie,  fait état d’une expansion significative du nombre d’unités de méthanisation en France et des perspectives qu’offre le développement de cette filière en matière de transition énergétique.  Principalement utilisé dans le secteur agricole, ce procédé permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre et offre de nouveaux débouchés économiques.

 

[stextbox id=”info”]Une filière énergétique en pleine expansion[/stextbox]

En effet, comme le précise Marc Cheverry, chef du service prévention et gestion des déchets à l’Ademe, la méthanisation semble avoir désormais toute la place «pour s’affirmer comme une solution pérenne, tant du point de vue environnemental qu’économique ».

Permettant de transformer des déchets et des matières organiques en fertilisant ou en énergie, le processus de méthanisation apparait donc comme une solution d’avenir. La filière connaît d’ailleurs depuis quelques années une croissance très importante. De moins de 100 unités de méthanisation en 2008, la France en comptait près de 305 à la fin de l’année 2013 alors que 100 à 150 unités supplémentaires doivent être mises en service d’ici 2015.

Une progression spectaculaire et révélatrice de l’importance prépondérante que l’on accorde désormais aux impacts environnementaux du secteur agricole. Le fertilisant et l’énergie produit sont utilisés par l’exploitant et permettent de diminuer considérablement le recours aux engrais minéraux et aux énergies fossiles.

Parmi ces unités de production, on dénombre pas moins de 140 installations agricoles de méthanisation, d’une capacité de 6.000 tonnes de déchets traités en moyenne, et 20 unités centralisées (qui traitent à la fois les déjections d’élevages et les déchets de l’industrie agro-alimentaire), d’une capacité de 20.000 à 30.000 tonnes. Elles produisent 350 gigawattheures (GWh) d’électricité et 500 GWh de chaleur, soit l’équivalent de la consommation en chauffage de 35.000 foyers.

[stextbox id=”info”]Un bilan économique en demi-teinte[/stextbox]

Si les installations de méthanisation se multiplient, la santé économique des producteurs de biogaz reste toutefois assez fragile. Comme le rapporte l’Ademe, les taux de rentabilité ne dépassent  que très rarement les 7 ou 8 % considérés comme nécessaires pour supporter l’investissement.

D’après cette étude réalisée sur les coûts d’investissement et la rentabilité de 21 installations de méthanisation françaises, cette filière aurait donc toujours besoin de soutiens financiers pour être rentable. Elle dispose à ce jour de subventions à l’investissement financées dans le cadre du plan de performance énergétique des exploitations agricoles du Ministère de l’agriculture (MAAPRAT), mais également par  les Fonds Chaleur et Fonds Déchets de l’ADEME, le FEDER et FEADER de l’Union européenne, et les agences de l’eau et des collectivités territoriales.

[stextbox id=”info”]Le biométhane comme nouvelle perspective de développement[/stextbox]

L’Agence française de l’environnement souligne également les multiples emplois de la méthanisation et ses nombreux avantages à la fois écologiques et énergétiques. Comme l’indique Marc Cheverry, « la France mise sur un modèle vertueux basé sur le traitement des déchets organiques existants et l’optimisation des usages du biogaz produit. C’est ainsi un double bénéfice qui est recherché : développer une énergie renouvelable tout en contribuant au traitement de déchets ». Là est tout le défi à relever alors que le potentiel du biogaz issu de la méthanisation apparaît à ce jour largement sous-exploité.

Et en effet, si le biogaz produit est le plus souvent utilisé pour une production de chaleur ou pour une production conjointe d’électricité et de chaleur, appelée la cogénération et  permettant d’atteindre en moyenne un rendement énergétique de 65 % par installation contre seulement 35 % pour la seule production d’électricité, les besoins de chaleur sont relativement inconstants et ce système nécessiterait donc un véritable réseau de chaleur pour être exploiter à son maximum. La chaleur produite est généralement consommée par l’exploitation agricole et les habitations environnantes, tandis que l’électricité est rachetée par le groupe EDF.

Mais d’autres utilisations du biogaz sont envisageables afin d’exploiter au mieux ce potentiel énergétique. L’agence française plaide dans ce cadre, pour le développement du biométhane, un gaz proche du gaz naturel, obtenu par l’épuration du biogaz et qui peut être injecté dans le réseau de distribution. Cette technologie permet d’obtenir un rendement particulièrement efficace supérieur à 90% mais implique là encore d’être à proximité d’un réseau de gaz.

Actuellement, seules quatre unités de méthanisation pratiquent l’injection de biométhane dans le réseau, dans le Nord,  en Lorraine, en Seine-et-Marne et en Vendée, tandis quatre autres sont prévues d’ici fin 2014.

Selon les prévisions de l’agence, le biogaz fournira 3 à 3,5 % de la production d’énergie en 2030 alors qu’en 2050, la moitié du gaz de réseau pourrait être alimentée par la méthanisation. Pour cela, la France s’est donné pour objectif d’atteindre les 1.000 installations d’ici à 2020.

Crédits photo : Alex Marshall

Rédigé par : La Rédaction

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