Le 28 janvier dernier, le Service de l’observation et des statistiques (SOeS) du ministère de l’Écologie a rendu publique sa synthèse sur les émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie en 2011. L’augmentation de ces émissions est certaine, elle a pourtant ralenti par rapport à l’année 2010. Les différences de l’évolution entres les pays depuis les années 1990 est aussi l’un des points importants de cette synthèse.
[stextbox id=”info”]L’évolution de l’émission de CO2 n’est pas uniforme[/stextbox]
En 2011, l’émission de CO2 a augmenté de 2,7% dans le monde. Le progrès par rapport à 2010 est certain, en effet cette année la progression avait été de + 5,3%. Les émissions ont tout de même atteint un nouveau record avait un chiffre de 31,3 milliards de tonnes. La combustion d’énergie a représenté en 2011, 80% du CO2 mondial.
Sans surprise, c’est la Chine qui avec 26% des émissions mondiales est le plus important émetteur. Les États-Unis arrivent en second avec 16,9% du total. Les émissions chinoises ont progressé de 9,7% en 2011 alors que les américaines ont diminué de 2,6%. Pour l’ensemble des pays en développement non-soumis au protocole de Kyoto, l’augmentation enregistrée est de 5,8%. Elles ont baissé de 0,8% pour les états soumis à ce protocole. La baisse est de 3,4% pour l’Union Européenne et de 8% pour la France qui fait figure de bonne élève.
Les émissions de CO2 par habitant sont elles aussi très irrégulières. Elles atteignent 16,9 Tonnes de CO2/habitant aux U.S.A, c’est à dire presque trois fois plus qu’en Chine (5,9 T/habitant). La Russie atteint les 12T/habitant à cause de son exploitation massive du charbon et d’une demande très importante. L’Union Européenne est contrastée. En Allemagne, cette émission est de 9,1 T/habitant alors qu’elle n’est que de 5 en France. La moyenne est de l’Union est 7 T/habitant (soit -18% depuis 1990). Cette diminution est en partie due à la refonte de l’industrie dans les anciens pays communistes ( -54% en Lituanie depuis 1990 par exemple). Ces chiffres restent particulièrement élevés par rapport aux chiffres indiens et brésiliens (1,4 et 2,1 respectivement).
[stextbox id=”info”]Les différents aspects de l’évolution depuis 1990[/stextbox]
En 21 ans, les émissions de CO2 ont progressé de 49%. L’augmentation de l’exploitation des énergies primaires en est le principal responsable malgré la légère évolution du mix énergétique mondial. La part du pétrole a diminué de 5%, celle du nucléaire de 1%. Les part du charbon et du gaz ont progressé de +4% et de +2% ; ceci est dû principalement à la Chine et à l’Inde qui exploitent fortement leur réserves minières. La part des énergies renouvelables n’a pas évolué.
Le Commissariat général au développement durable souligne pour 2011 que « les combustibles fossiles émetteurs de CO2 (pétrole, charbon et gaz naturel) représentent 82% du bouquet énergétique. Le reste étant constitué d’énergies non émettrices de CO2 : des énergies renouvelables (13%) et de l’électricité d’origine nucléaire (5%) ».
Un autre aspect en évolution depuis les années 1990 est le nombre de tonne de CO2 par unité de PIB. À l’échelle mondiale, on atteint les 446 Tonnes par unité de PIB ; soit une diminution de 25% par rapport à 1990. En Chine et en Russie ce chiffre est de 780 alors qu’il n’est que de 251 pour l’UE et de 168 pour la France (seul la Suède atteint un chiffre moins important).
Malgré un ralentissement de l’augmentation de l’émission de CO2, ce phénomène n’en demeure pas moins à la base du réchauffement climatique et une préoccupation d’ordre mondial. C’est ce qu’a souligné la nouvelle version du rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) en janvier dernier. L’une des principales conclusions est que “chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaude à la surface de la Terre qu’aucune des décennies précédentes depuis 1850”.
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