EDF Luminus va fermer temporairement deux centrales à gaz à Angleur (78 MW, photo) et Izegem (22 MW) faute de rentabilité. Le groupe, qui possède 10% de la capacité électrique outre-Quiévrain, annonce également la fermeture définitive de l’unité fioul de Monsin (70 MW) à compter de 2015, afin de respecter les nouvelles normes environnementales européennes.
Contrairement à l’unité de Monsin, « en fin de vie industrielle », les unités d’Angleur (mises en service en 1978) et d’Izegem (en service depuis 1995) pourraient avoir de beaux jours devant elles. Relativement récentes, elles utilisent le combustible fossile le plus respectueux de l’environnement, à savoir le gaz naturel. Elles seront pourtant mises sous cocon à compter du 1er avril 2015.
La raison ? Le manque de compétitivité du gaz dans le contexte énergétique actuel. Le gaz, dont les cours indexés sur ceux du pétrole flambent, ne peut plus rivaliser avec le charbon, pourtant bien plus polluant. Surtout depuis que les Etats-Unis se sont convertis au gaz de schiste et cherchent à se débarrasser de leur charbon.
Plus surprenant, le gaz ne peut désormais plus rivaliser avec les énergies nouvelles, pourtant censées être les plus chères à exploiter. Les importantes politiques de subventions dans les différents pays européens, bien que progressivement revues à la baisse en raison de leur coût, ont entraîné une surproduction énergétique sur le Vieux Continent.
En dépit de cet état de surproduction, la fermeture massive des centrales à gaz en Europe (30 à 40 GW ont été mis à l’arrêt ces dernières années selon le PDG de GDF Suez Gérard Mestrallet) n’est pas sans poser de problèmes pour l’approvisionnement en électricité. Mobilisables très rapidement, elles permettent de répondre aux pics de consommation et d’assurer l’équilibre électrique. Une fonction que les nouvelles installations renouvelables, dont le niveau de production dépend des conditions climatiques, ne pourront pas toujours assurer en l’absence de nouvelles solutions de stockage de l’énergie…
Ainsi, même si les fermetures des 4 tranches à gaz belges n’entraîneront pas de suppression d’emplois grâce des réaffectations, les syndicats CSC et Gazelco ont tenu a faire part de leur inquiétude concernant l’avenir énergétique de la Belgique.
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