Une ferme agri-solaire, qui combine production agricole et production énergétique, a été inaugurée le 09 juillet 2013 par la Ministre de la Réforme de l’Etat, Marylise Lebranchu, à Saint-Joseph sur l’île de La Réunion. Ce type de complexe qui intègre une production énergétique à une production agricole se développe de plus en plus et semble être un compromis efficace entre le maintien de l’agriculture et le développement du photovoltaïque qui nécessite une grande emprise au sol.
[stextbox id= »info »]Centrales solaires et fermes agricoles : incompatibles ?[/stextbox]
Aux premières heures de la filière photovoltaïque, les producteurs d’électricité ont parfois misé sur l’achat de terres agricoles pour y installer et construire leurs centrales solaires. Pour les agriculteurs, la construction de centrales solaires sur leur terrain peut en effet s’avérer être une solution lucrative qui leur garantie des revenus annuels et sécurise leur retraite.
Mais les pouvoirs publics qui délivrent les permis de construire s’interrogent sur l’impact économique (baisse de la production agricole) et environnemental (transformation des paysages) de l’installation de grandes fermes solaires sur des terres agricoles.
[stextbox id= »info »]Une cohabitation intelligente[/stextbox]
Alors, pour ne pas réduire la superficie des terres agricoles (sur les 55 millions d’hectares de la France métropolitaine, 10 millions d’hectares étaient des sols cultivés en 2011) et pour profiter à la fois de l’énergie solaire, les producteurs développent aujourd’hui des projets de fermes agri-solaires. Ces fermes d’un genre nouveau permettent à l’agriculteur de cultiver ses produits tout en intégrant des panneaux solaires sur ses terres.
L’entreprise Akuo Energy a mis au point dès 2007 le concept de l’«Agrinergie » qui fait cohabiter sur le même terrain panneaux solaires et cultures maraîchères.
Le groupe a récemment inauguré la ferme Agrinergie 5 implantée à Saint-Joseph sur l’île de La Réunion. Cette ferme se compose de 12 serres anticycloniques à couverture semi-photovoltaïque, c’est-à-dire que les toits sont recouverts à 50% de panneaux solaires et à 50% de tôle ondulée diffusante. La solution des serres est pratique puisqu’elle permet d’exploiter à la fois l’espace au sol et l’espace du toit.
La construction de cette ferme, en service depuis le mois d’octobre 2011, a coûté 6,7 millions d’euros et représente le 7ème projet de l’entreprise sur l’île. Cette ferme agri-solaire a une puissance installée de 1,4 MW, couvre les besoins en électricité d’environ 800 foyers et évite l’émission de 1.538,92 tonnes de CO2.
[stextbox id= »info »]Des bénéfices pour les agriculteurs[/stextbox]
Pour l’agriculteur, qui cultive des produits biologiques, la pose de ces panneaux solaires semble être un succès. Sa première production a déjà été commercialisée sur les marchés. L’agriculteur explique qu’il a réduit de 80% son utilisation de produits phyto-sanitaires.
Par ailleurs, la ferme agri-solaire permet à l’agriculteur d’être autonome en eau. Les 14.200 mètres carrés de toit sur lesquels sont installés les panneaux solaires lui permettent de récupérer l’eau de pluie dont il a besoin pour irriguer ses cultures.
Laisser un commentaire