Déchets nucléaires : consensus international sur le stockage en profondeur - L'EnerGeek

Déchets nucléaires : consensus international sur le stockage en profondeur

En France, la loi prévoit que les déchets nucléaire à vie longue soient stockés dans un centre national d’ici 2025, à 500 mètres de profondeur. Selon l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), tous les pays qui utilisent l’énergie nucléaire ont retenu le stockage en profondeur comme solution de référence pour la gestion des déchets nucléaires à vie longue.

En France, le débat public autour de la construction du centre de stockage national Cigeo a commencé depuis peu. Ce centre de stockage en profondeur pourrait être construit à la limite des départements de la Meuse et de la Haute-Marne, à proximité du laboratoire Andra de Bure-Saudron.

Une loi de 2006 transcrite dans le code de l’environnement prévoit que les déchets les plus radioactifs (3% de l’ensemble des déchets) soient définitivement stockés à 500 mètres de profondeur, en couches géologiques profondes.

Toujours d’après la loi, ce centre de stockage qui sera construit et exploité par l’Andra, verra le jour en 2025.

[stextbox id=”info”]Trois types de formation géologique adaptés[/stextbox]

La France n’est pas le seul pays à avoir choisi le stockage profond. Selon l’Andra, tous les pays que produisent de l’énergie nucléaire semblent s’orienter vers  la solution du stockage profond pour la gestion à long terme des déchets les plus radioactifs, même si les techniques retenues peuvent varier en fonction des conditions géologiques.  On peut citer les États-Unis, la Finlande, la Suède, le Canada, la Chine, la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Corée-du-Sud et le Japon.

Les recherches sur le stockage en profondeur portent essentiellement sur trois types de formation géologique : le granite (programme de stockage suédois et finlandais, études en Corée, au Japon, en Suisse et en Chine), les formations sédimentaires et notamment argileuses (Belgique, Suisse) et le sel (Allemagne, États-Unis).

[stextbox id=”info”]Les pays les plus avancés : les États-Unis, la Suède, la Finlande et la France [/stextbox]

Les États-Unis, la Finlande et l’Allemagne possèdent d’ores et déjà des installations de stockage en profondeur, mais elles ne permettent pas le stockage des déchets à vie longue, à l’exception du site américain. Depuis 1999, les États-Unis stockent en profondeur leurs déchets de moyenne activité à vie longue issus des activités de défense. Le Waste Isolation Pilot Plant (WIPP) a été creusé dans une couche de sel.

En l’an 2000, le Sénat américain a adopté une loi envisageant la construction d’un centre national de stockage des déchets à Yucca Mountain, dans le Nevada. Le chantier du centre de stockage a été interrompu en 2010 par le gouvernement Obama : le stockage des déchets dans le type de formation volcanique que  l’on retrouve à Yucca Mountain a été critiqué par des géologues.

Si le site du futur centre national de stockage américain n’est pas encore connu, la solution du stockage en profondeur sera probablement retenue. Selon les conclusions d’une commission chargée d’étudier les différentes alternatives au stockage à long terme des  déchets nucléaires, le stockage en profondeur représente la meilleure option. La Commission « Blue Ribbon » a donc recommandé la reprise des études sur la conception d’un centre de stockage en profondeur.

Comme en France, Les déchets nucléaires américains sont actuellement stockés dans des sites provisoires.

La Suède et la Finlande devraient également créer des centres de stockage profond  pour les déchets à vie longue ; des demandes d’autorisation sont actuellement en cours d’instruction. Leurs centres de stockage respectifs devraient être mis en service entre 2020 et 2025.

[stextbox id=”info”]Un sujet qui fait l’objet d’échanges internationaux [/stextbox]

Selon l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), « la sûreté de stockage géologique est largement acceptée dans la communauté technique et de nombreux pays ont maintenant décidé d’aller de l’avant avec cette option ».

Selon une directive européenne de 2011 visant à établir un cadre communautaire pour la gestion responsable et sûre du combustible usé et des déchets radioactifs, le stockage géologique constitue actuellement la solution la plus sûre et la plus durable en tant qu’étape finale de la gestion des déchets de haute activité.

D’après l’IRSN, le sujet du stockage en couche géologique fait l’objet d’échanges réguliers au niveau international :

« Ces échanges visent notamment à faire émerger des principes techniques communs, à organiser un partage d’expérience, mais également à mettre en commun l’effort de recherche. Ils s’inscrivent notamment dans le cadre des travaux initiés par l’OCDE, l’AIEA et la Commission européenne ».

 

Rédigé par : arthur-leroy

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