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Des centrales nucléaires flottantes sécurisées contre les tsunamis

Centrales_nucléaires_flottantes_MITSelon des ingénieurs du MIT, qui tentent comme beaucoup d’autres de tirer les leçons de la catastrophe de Fukushima Daiichi, la réalisation d’une centrale nucléaire offshore permettrait d’éviter les risques liés aux tsunamis et autres phénomènes naturels imprévisibles. Plus sûr pour des coûts de production plus faibles, ces hypothétiques centrales de mer présenteraient en effet de nombreux avantages.

Si au regard des rendements insuffisants des énergies renouvelables actuelles que constituent l’éolien et le solaire, il semble peu concevable d’abandonner dans un avenir proche la filière nucléaire, il apparaît néanmoins nécessaire de mettre en œuvre les conditions de sécurité optimales permettant d’éviter que des incidents comme celui de la centrale japonaise de Fukushima Daiichi ne se reproduisent.

Vers des centrales nucléaires offshore

C’est bien dans cet objectif que des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology)et des universités du Wisconsin et de Chicago, ont émis l’hypothèse d’une centrale nucléaire flottante réunissant toutes les qualités nécessaires en matière de production énergétique, de rendement et de sécurité. Reposant à la fois sur les principes de fonctionnement des plateformes pétrolières et des réacteurs à eau légère (REL), l’ensemble du dispositif serait arrimé au fond marin à une dizaine de kilomètres de la côte. Une fois en place, l’électricité produite pourrait être transférée sur le continent par le biais de câbles sous-marins.

Assemblé au préalable dans un chantier naval prévu à cet effet, ce type d’unité de production présenterait un avantage certain en cas d’arrêt du dispositif. Il suffirait en effet de remorquer l’ensemble vers le chantier spécialisé d’origine afin de procéder au démantèlement, protégeant ainsi le site hôte de toute contamination sur le long terme.

Au-delà  de cet aspect pratique, il est également possible d’envisager pour de telles infrastructures, une véritable réduction des coûts de construction, puisque destinées à une installation au large, elles pourraient reposer sur des structures tout-acier bien moins coûteuses et plus rapides à mettre en place que le béton des centrales terrestres. Les centrales flottantes seraient donc moins chères à développer que les centrales standards existantes.

Enfin, il apparaît, d’après Jacopo Buongiorno, Michael Golay, et Neil Todreas, professeurs du MIT soutenant ce projet, que ce modèle d’installation ne présenterait pas de limites particulières en terme de puissance et serait donc applicable aussi bien pour de petites centrales nucléaires de 50 mégawatts  que pour celles de 1.000 mégawatts.

La priorité donnée à la sécurité

Si ce concept n’est pas nouveau, un projet est notamment en cours de réalisation en Russie,  il n’en reste pas moins très prometteur au regard de la résilience qu’il oppose aux phénomènes naturels marins. En effet, comme le précise Pr. Buongiorno, si des tentatives de centrales nucléaires flottantes existent bel et bien, «  aucune n’a été assez éloignée pour être en mesure de contrer un tsunami ». Et cela fait bien toute la différence. Imaginées à plus de 10 km des terres et ancrées à des profondeurs pouvant atteindre une centaine de mètres, les usines offshore évoquées ici, devraient selon toute logique rester insensibles aux effets des tremblements de terre et ne pas essuyer les vagues gigantesques des tsunamis.

De plus, le cœur de ces centrales serait situé sous la surface de l’eau et un système de sécurité permettrait de refroidir l’ensemble automatiquement en cas de besoin. Ce système de refroidissement d’urgence par l’eau de mer empêcherait ainsi en toute circonstance la fusion des crayons de combustible à l’intérieur du cœur des réacteurs et les fuites de matières radioactives. Un accident lié à la surchauffe des réacteurs comme ce fut le cas à Fukushima le 11 mars 2011 ne pourrait donc jamais avoir lieu. Toutefois, si un accident devait tout de même se produire,  l’éloignement au large de la centrale garantirait un danger quasiment nul pour les populations.

Si ce modèle reste pour le moment essentiellement théorique, les chercheurs considèrent l’Asie comme le marché idéal pour ce nouveau genre de centrales, compte tenu des risques de tsunamis dans ces régions et des besoins croissants en énergie de ces populations.

Crédits photo : MIT

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Ouaip , il pourrirait juste la Mer !… Et c’est un projet dont l’origine est US , où le parc industriel nucléaire connaît un électroencéphalogramme plat depuis le début des années 80 ( et celles de Reagan ) !… Bref, un projet qui s’installera à la place des plates-formes pétrolières off shore ( à l’extérieur du territoire US ) !… Bonnes affaires aussi pour renforcer le trafic des devises vers les paradis fiscaux !… Mais quid d’un vrai projet de création et de distribution d’énergie … dans le Temps ?…. Celui des générations, voire des siècles ?…

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  • Un an plus tard ….

    çà ne s’arrange pas au Japon, malgré des efforts indéniables !… Mis à part la mise à l’écart d’un Premier Ministre ( Naoto Kan ) pourtant “tout neuf” , l’action des dirigeants de la Tepco n’ont rien “modifié” et le Japon est toujours sur le fil du rasoir, à la merci du prochain séisme + tsunami qui peut re-déferler dans la même région … et cette fois, briser les enceintes qui résistent encore !… Cette fois, il faudra se résoudre à abandonner Tokyo, voire tout l’archipel nippon, “marié” pour des milliers d’années au plutonium et sa radioactivité !…

    Dans un tel contexte, la submersion, non du Japon ( film catastrophe de 1973 et un remake en 2006 !…) mais des centrales nucléaires n’est pas un sujet très riche à développer !… La garantie d’isolation marine est illusoire !…

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