C’est à Cigar Lake, dans la province du Saskatchewan à l’Ouest du Canada qu’à ouvert la seconde mine d’uranium la plus importante au monde. Les Français d’Areva se sont associés aux Canadiens de Cameco pour mener à bien ce projet titanesque lancé en 2005 mais qui avait du être interrompu à plusieurs reprises à cause d’inondations.
[stextbox id=”info”]Un chantier de 1,7 milliard d’euros[/stextbox]
Neuf années ont été nécessaire au canadien de Cameco, qui détiennent 50 % des parts, et au groupe nucléaire français (37,1 %) pour réussir à achever ce projet à 1,7 milliard d’euros. La mine a été finalement mise en activité le 13 mars. Elle se situe à Cigar Lake dans le nord ouest du pays. Le gisement a été découvert en 1981 mais il a fallu 24 ans pour lancer les travaux. Les ouvriers et les mineurs ont été recrutée majoritairement dans la région. Les travaux ont représenté un millier d’emplois selon Areva.
[stextbox id=”info”]Une technique d’extraction spécifique [/stextbox]
Ce que Tim Gitzel, le PDG de Cameco explique être «l’un des projets miniers dans le monde les plus complexes techniquement», fonctionne grâce au développement d’une technologie spécifique, le jet boring, permettant de durcir les terrains grâce à un procédé de congélation puis d’abattre le minerai grâce à un jet d’eau à haute pression. Cette technologie a été nécessaire pour pouvoir exploiter la mine à plus de 450 mètres de profondeur.
Une première cargaison de minerai a quitté l’usine le 12 mars. Dés le mois de juin, les roches extraites seront emmenées vers l’usine de McClean Lake (exploitée par Areva à une centaine de kilomètres de la mine) pour les transformer en concentré uranifère. Cette matière sera ensuite traitée en France avant d’être enrichie pour en faire du combustible pour centrales nucléaires.
[stextbox id=”info”]Bientôt la plus grande mine d’uranium au monde [/stextbox]
Grâce à une capacité totale de production de 10.900 tonnes d’uranium par an, le site devrait produire cette année de 770 à 1.100 tonnes de concentré uranifère. Sa production annuelle doit atteindre 8.100 tonnes dans 4 ans, soit plus que la production actuelle de McArthur River, la première mine d’uranium mondiale elle aussi située au Saskatchewan. Les réserves prouvées et probables de la mine sont de respectivement 51 et 45 millions de tonnes d’U3O8.
Actuellement Areva produit environ 10.000 tonnes d’uranium par an, majoritairement en provenance de trois pays: le Kazakhstan, le Niger et le Canada. «Quand Cigar Lake tournera à plein régime, la part du Canada dans notre portefeuille devrait sensiblement remonter», complète Vincent Martin.
Crédits photo: Stephen Codrington
COMMENTAIRES
Cette mine, dont le gisement a été découvert en 1981, est une mine souterraine, à cinq cents mètres de profondeur, au milieu d’une zone de petits lacs, dont le terrain est en partie imbibé d’eau comme une éponge.
La construction des installations de la mine a commencé en 2005 pour une mise en service prévue en 2007.
Mais une première inondation en 2006 est venue perturber les travaux. Une seconde inondation souterraine est survenue en 2008, plus importante, et alors que la mine devait bientôt ouvrir.
Conjugué à l’inondation de la mine de Ranger en Australie, l’une des plus grande a l’époque, cela a conduit à un doublement du prix de l’uranium en quelques mois avec un pic mi-2008.
Les travaux ont repris en 2010, avec une ouverture sans cesse annoncée pour l’année suivante. L’exploitation commence donc, au ralenti, avec sept ans de retard.
Pas facile toutefois, car la terre doit être gelée en permanence tout autour de la mine sur des centaines de mètres de circonférence et des centaines de mètres de profondeur. Un immense congélateur qui consomme une énergie considérable (une centrale à gaz de mémoire, à vérifier).