Alors que la COP28 approche, un rapport de Greenpeace révèle l’essor fulgurant des SUV thermiques qui annule les avancées climatiques des véhicules électriques.
À l’approche de la COP28 à Dubaï, un rapport récent de Greenpeace montre un paradoxe troublant dans notre lutte contre le changement climatique. Alors que les véhicules électriques sont souvent présentés comme une solution clé pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’explosion des ventes de SUV thermiques semble annuler ces gains climatiques. Au premier semestre en France, pas moins de 413 966 acheteurs ont opté pour ce type de véhicules, marquant une hausse de 17,6 % par rapport à 2022. À l’échelle internationale, les SUV représentent désormais 45 % des ventes de véhicules dans le monde et 38 % dans l’Union européenne.
Le rapport indique une augmentation spectaculaire du nombre de SUV en circulation, passant de moins de 50 millions en 2010 à 330 millions en 2022. Cette croissance rapide a des implications profondes sur l’environnement. En 2021, l’ensemble de ces SUV a émis plus de 900 millions de tonnes de CO2. Pour mettre cela en perspective, si ces véhicules formaient un pays, ils se classeraient au sixième rang mondial des États les plus pollueurs.
Des constructeurs automobiles de renom tels que Hyundai-Kia, Volkswagen et Toyota sont particulièrement mis en cause. Leurs SUV thermiques ont émis 298 millions de tonnes de CO2 en 2022. Par contraste, les émissions de CO2 évitées grâce à l’utilisation de leurs véhicules électriques l’année dernière ont totalisé seulement 9 millions de tonnes.
Le rapport de Greenpeace attire également l’attention sur un aspect souvent négligé : la pollution générée lors de la fabrication des véhicules électriques. L’extraction du lithium, la production de la batterie, et l’utilisation de métaux comme le cuivre contribuent à un bilan environnemental initial défavorable pour ces véhicules. Il est estimé qu’un véhicule électrique doit parcourir entre 60 000 et 100 000 km pour compenser ce handicap initial.