Le monde moderne vit en grande partie grâce à l’essence, ce carburant qui alimente plus de 90 % des véhicules dans le monde entier. Mais cette dépendance n’est pas sans inconvénients pour l’environnement, et contribue au changement climatique. Face à ces défis, trouver des alternatives viables à l’essence devient vraiment nécessaire. Pour l’instant, les options comme les carburants électriques ou autres restent compliquées à mettre en place à cause des infrastructures et des coûts élevés, ce qui freine la transition énergétique.
Aircela : une innovation qui détonne
Créée en 2019 par Mia et Eric Dahlgren, la start-up new-yorkaise Aircela présente une solution originale : une machine capable de fabriquer de l’essence directement à partir de l’air. Cet appareil, compact comme un réfrigérateur, capture le CO2 présent dans l’atmosphère et le transforme sur place en carburant. Alimentée par de l’électricité issue des énergies renouvelables, cette technologie produit une essence identique à la traditionnelle, mais débarrassée de soufre et de métaux lourds. Du coup, elle peut être utilisée dans n’importe quel moteur existant sans qu’il soit nécessaire de faire des modifications coûteuses.
Cette méthode se démarque nettement des techniques habituelles de production de carburants synthétiques. En récupérant le dioxyde de carbone directement dans l’air et en le transformant en essence sur place, Aircela propose une solution à la fois écolo et pratique.
Les réactions et le soutien stratégique
L’innovation proposée par Aircela a attiré l’attention de nombreux acteurs influents du secteur de l’énergie. Par exemple, Karl Dums, un ancien cadre chez Porsche, était sceptique au début. Toutefois, après avoir vu la technologie fonctionner, il a changé d’avis. Il confiait d’ailleurs : « Je vous souhaite tout le succès du monde, mais je ne pouvais pas croire que ça allait marcher. Heureusement, je me suis trompé. Aircela a gagné tout mon respect… »
De plus, l’entreprise bénéficie du soutien d’investisseurs notables comme Chris Larsen, fondateur de Ripple, et Jeff Ubben, investisseur activiste reconnu. La branche de capital-risque du géant maritime danois A.P. Moller-Maersk, Maersk Growth, apporte aussi son aide stratégique à cette initiative innovante. Morten Bo Christiansen, vice-président senior chez Maersk, a notamment mis en avant leur intérêt pour cette approche basée sur la capture directe de l’air.
Les bases scientifiques et les perspectives pour demain
La technologie développée par Aircela s’appuie sur les recherches pionnières menées par le physicien Klaus Lackner, expert reconnu dans la capture directe du carbone dans l’atmosphère. Son savoir a notamment été mis en lumière lors d’une démonstration le 22 mai 2025, organisée sur un toit dans le district de la mode à Manhattan.
Fort de l’appui financier et stratégique recueilli depuis ses débuts, Aircela envisage déjà ses premiers déploiements commerciaux dès l’automne 2025. Ces machines seront principalement destinées aux utilisateurs indépendants des réseaux classiques ainsi qu’aux secteurs commerciaux et industriels cherchant un carburant non fossile sans devoir modifier en profondeur leurs installations.
Une vision pour demain
Aircela rêve grand : permettre à chacun – particuliers comme entreprises – de produire son propre carburant de manière locale et décentralisée, contribuant ainsi à une bioéconomie circulaire. Cette approche pourrait transformer notre manière de produire et consommer l’énergie durable, tout en réduisant notablement notre empreinte sur la planète. Alors que le monde cherche désespérément des solutions durables pour faire face aux défis climatiques grandissants, Aircela semble bien placée pour jouer un rôle important dans cette transformation vers un avenir plus vert et équilibré.
