Fibre optique : moins de pannes, mais le réseau reste fragile

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Fibre optique : moins de pannes, mais le réseau reste fragile
Fibre optique : moins de pannes, mais le réseau reste fragile | L'EnerGeek

Le 26 mars 2025, l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) a publié la cinquième édition de son Observatoire de la qualité des réseaux en fibre optique. Une photographie aussi attendue que redoutée par les opérateurs télécoms et les usagers. Car si le réseau de fibre optique en France affiche enfin des signes d’amélioration, la carte nationale des pannes n’a pas encore été blanchie.

Un recul des pannes sur les réseaux de fibre optique… à nuancer

À l’échelle nationale, le taux de panne moyen sur les réseaux de fibre optique est passé de 0,19 % en janvier 2024 à 0,13 % en octobre 2024, selon l’ARCEP. Même les réseaux les plus dégradés semblent avoir bénéficié d’une accalmie, avec un repli du taux de panne de 0,51 % à 0,30 % sur la même période. Les données, issues des opérateurs commerciaux et rapportées dans l’observatoire, montrent une amélioration réelle. La présidente de l’ARCEP, Laure de La Raudière, évoque dans Le Figaro, une « amélioration notable des principaux indicateurs ».

Un propos encourageant, mais qui ne saurait faire oublier les zones grises du réseau. Certaines régions, comme l’Île-de-France, continuent d’afficher des taux préoccupants. « Néanmoins, sur certains réseaux, notamment en Île-de-France, les taux de pannes et d’échecs au raccordement restent encore élevés », reconnaît l’ARCEP dans son Observatoire de la qualité des réseaux en fibre optique. Des cartes précises, publiées par l’autorité, montrent les départements les plus affectés, avec un gradient de pannes qui reste inquiétant dans plusieurs zones urbaines et rurales.

Les échecs de raccordement stagnent, voire repartent à la hausse

Le réseau internet par fibre ne se juge pas uniquement à la stabilité des lignes existantes. Encore faut-il réussir à raccorder les nouveaux usagers. Et sur ce plan, le verdict est plus mitigé. Selon l’observatoire, dans des propos partagés par Presse Citron : « l’Autorité observe une stabilité globale des taux d’échecs au raccordement sur les derniers mois d’observation. Un léger rebond est toutefois visible sur le dernier mois d’observation ».

En clair ? Le taux ne baisse plus, et une légère hausse apparaît en fin d’année. Les causes sont multiples : sous-traitance mal encadrée, interventions bâclées, voire absence de maintenance préventive. Les raccordements mal réalisés, et non repris dans les 30 jours, restent fréquents selon l’ARCEP, qui a intégré à son rapport de nouveaux indicateurs de conformité. Cette démarche vise à mettre un peu d’ordre dans un capharnaüm technique trop souvent laissé aux mains d’opérateurs zélés mais peu rigoureux.

Pourquoi le recul des pannes n’est pas (encore) une victoire

Si la baisse des pannes est une réalité mesurée, l’enthousiasme reste bridé. Pourquoi ? Parce que cette amélioration ne découle pas uniquement d’une hausse de la qualité du réseau, mais aussi d’opérations de reprise ciblées sur les zones les plus sinistrées. Des travaux ponctuels, souvent réactifs, parfois médiatisés, mais qui ne suffisent pas à bâtir un réseau pérenne.

L’ARCEP reconnaît que « il est encore prématuré de conclure quant à l’efficacité des travaux mis en œuvre par la filière dans la durée ». Une formule prudente pour dire que les résultats devront être consolidés dans les mois à venir. Les efforts doivent se transformer en stratégie de long terme, avec une supervision plus rigoureuse des sous-traitants, et une responsabilité clairement assumée par les opérateurs.

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