Nucléaire : (encore) un incident pour la centrale de Flamanville

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Nucléaire : (encore) un incident pour la centrale de Flamanville | L'EnerGeek

Nouvel incident pour la centrale nucléaire de Flamanville. Samedi 22 mars 2025, une fuite a forcé l’arrêt immédiat de l’opération de maintenance et du redémarrage de son réacteur de l’unité 1, en service depuis 1986. Si l’incident a été maîtrisé, celui-ci relance les inquiétudes liées à la fiabilité du site, déjà marqué par les déboires de l’EPR Flamanville 3 nouvelle génération.

Une fuite dans l’un des réacteurs historiques de Flamanville

Le samedi 22 mars 2025, à 12h30, alors que le réacteur n°1 de Flamanville était en phase de redémarrage après plusieurs mois d’arrêt pour maintenance, une alarme incendie s’est déclenchée, entraînant l’intervention immédiate des pompiers. Rapidement, les secours ont écarté tout risque d’incendie. Comme le précise la direction de Flamanville, il s’agissait en réalité d’un dégagement de vapeur d’eau sous pression, provoqué par une fuite sur le circuit primaire, localisée dans une pompe située dans le bâtiment du réacteur de l’unité 1.

Conformément aux protocoles de sûreté nucléaire, les équipes techniques ont réduit la pression du circuit primaire afin de ralentir la fuite et de stabiliser la situation. Grâce à leur intervention rapide, l’eau s’est écoulée dans les dispositifs de confinement intégrés à l’enceinte du bâtiment. Cet incident est d’autant plus préoccupant qu’il survient à un moment stratégique : le redémarrage du réacteur, initialement prévu pour la mi-avril 2025. EDF doit maintenant effectuer un diagnostic afin d’évaluer les réparations nécessaires et repousser, une fois encore, le redémarrage de Flamanville 1. Aucun employé ne se trouvait dans la zone concernée, et l’incident n’a provoqué « aucune conséquence sur le personnel ou l’environnement », assure la direction de Flamanville.

Une centrale minée par les échecs et les retards

Bien que cette fuite concerne l’unité 1 de Flamanville, en service depuis 1986, et non l’EPR nouvelle génération Flamanville 3, cet incident s’ajoute à une longue série de déboires qui fragilisent la réputation du site. En effet, prévu pour entrer en service en 2012, l’EPR Flamanville 3 n’a finalement été raccordé au réseau qu’en 2024, accusant ainsi un retard de plus de 12 ans et un budget astronomique désormais estimé à 23,7 milliards d’euros, soit presque 8 fois plus que son budget initial, qui était de 3,3 milliards d’euros en 2007.

Alors que l’attention était largement portée sur les difficultés techniques de l’EPR Flamanville 3, les réacteurs plus anciens ont poursuivi discrètement leur vieillissement. C’est justement l’un de ces réacteurs, celui de l’unité 1, mis en service il y a près de 40 ans, qui vient d’être victime d’une nouvelle avarie. Un incident, bien que maîtrisé, témoigne, de fait, de toute la complexité pour EDF d’entretenir efficacement son parc nucléaire existant tout en menant à bien la mise en service des nouveaux réacteurs EPR.

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