À l’approche de 2030, l’Europe semble s’éloigner de plus en plus de ses objectifs ambitieux en matière d’hydrogène vert. Le récent baromètre EY, publié lors du salon Hyvolution à Paris, révèle que seulement 60 % des objectifs fixés sont actuellement couverts par les plans nationaux. Face à cette situation, des questions se posent quant à la capacité de l’Union à combler ce retard énorme.
Des investissements insuffisants
Malgré les promesses, l’Europe peine à concrétiser ses ambitions en matière d’hydrogène vert. Le rapport EY illustre un manque flagrant de progression, avec des projets majoritairement en phase préliminaire et seulement 2 % ayant franchi le cap de la décision finale d’investissement. Le cas du projet Normand’Hy en France est une exception, qui, avec son électrolyseur de 200 MW prévu pour l’an prochain, représente une rare avancée.
L’Espagne se distingue comme le leader européen avec un objectif de production de 1,2 million de tonnes d’hydrogène, peut-on lire dans Les Echos. Derrière elle, l’Allemagne et le Danemark suivent avec des objectifs ambitieux mais encore lointains. Ces disparités mettent en lumière le manque d’harmonisation au sein des politiques nationales, contribuant ainsi à l’incertitude générale.
Des difficultés de financement
La prudence des investisseurs face aux conditions économiques actuelles et les retards dans les infrastructures, comme le pipeline entre l’Allemagne et le Danemark, compliquent davantage la situation. Ces problèmes de financement sont exacerbés par une inflation qui a augmenté les coûts de production de l’hydrogène vert, rendant les projets moins attractifs financièrement.
Avec une hausse moyenne des coûts de production de 2 euros par kilogramme d’hydrogène, le modèle économique de nombreux projets devient de moins en moins viable. Cette inflation met en péril la compétitivité de l’hydrogène vert face aux énergies traditionnelles, remettant en question la faisabilité à long terme de ces initiatives.
Un soutien à la production
Pour surmonter ces obstacles, EY recommande une simplification du processus de subventions et la création d’un centre de ressources pour aider les acteurs du secteur à mieux naviguer dans le paysage des aides disponibles. Ces mesures pourraient accélérer le développement de projets et renforcer la confiance des investisseurs.
L’adoption de contrats pour différence pourrait offrir la stabilité nécessaire pour encourager les investissements dans l’hydrogène vert. Ce mécanisme garantirait une compensation pour le surcoût initial de l’hydrogène, sécurisant ainsi les flux financiers vers les projets les plus prometteurs.