Alors que la Lituanie s’apprête à se déconnecter du réseau électrique russe, les autorités multiplient les mesures de sécurité pour protéger leurs infrastructures critiques. Une initiative motivée par des menaces de sabotage et des enjeux énergétiques stratégiques. Le 8 février 2025, la Lituanie et ses voisins baltes (Lettonie et Estonie) finaliseront leur déconnexion historique du réseau électrique russe pour rejoindre celui de l’Union européenne. Cette décision marque la fin d’une dépendance héritée de l’ère soviétique, mais elle s’accompagne de nombreuses craintes. En réponse à des actes récents de sabotage dans la région, le gouvernement lituanien a annoncé le renforcement immédiat de la sécurité de ses infrastructures énergétiques, notamment celles reliant le pays à la Pologne et à la Suède.
La fin d’une dépendance énergétique à la Russie
Depuis leur indépendance en 1991, les pays baltes sont restés connectés au réseau électrique russe via le système BRELL (Biélorussie, Russie, Estonie, Lettonie, Lituanie). Bien que ces nations aient progressivement réduit leurs importations d’énergie russe, la synchronisation de leur réseau avec celui de l’Union européenne, prévue le 9 février 2025, représente une étape importante. Cet effort a été soutenu par un financement de l’UE depuis 2018, visant à intégrer pleinement les infrastructures baltes au système énergétique européen.
Contexte historique :
- Jusqu’en 2022, environ 40 % des besoins énergétiques baltes étaient couverts par la Russie.
- Les pays baltes ont cessé leurs achats de gaz et d’électricité russes après l’invasion de l’Ukraine.
Cette transition renforce non seulement l’autonomie énergétique de la région, mais elle réduit également les risques de dépendance stratégique, à un moment où les relations avec Moscou demeurent tendues.
Menaces de sabotage et mesures de protection accrues
Les récents actes de sabotage en mer Baltique ont intensifié les inquiétudes concernant la sécurité des infrastructures énergétiques. Le 25 décembre 2024, des câbles électriques et de télécommunications reliant l’Estonie et la Finlande ont été endommagés, probablement par un navire de la « flotte fantôme » russe. Ces événements ont poussé la Lituanie à accélérer son programme de protection.
Principales mesures annoncées :
- Le pont énergétique LitPol Link, reliant la Lituanie à la Pologne, sera placé sous surveillance dès le 15 janvier 2025, trois mois plus tôt que prévu.
- Les connexions sous-marines avec la Suède via la mer Baltique seront protégées à partir d’avril 2025.
- Les services de sécurité publics remplaceront les entreprises privées dans la protection des infrastructures critiques.
Le Premier ministre Gintautas Paluckas a souligné que toutes les menaces potentielles, qu’elles soient physiques ou cybernétiques, étaient prises en compte.
Une transition surveillée de près
Malgré les provocations et les tensions croissantes, les autorités lituaniennes restent fermes : la déconnexion du réseau russe se fera comme prévu. Selon Arnoldas Pikžirnis, vice-ministre de l’Énergie, « le pays dispose de réserves suffisantes pour garantir la stabilité énergétique, même en cas d’incidents ».
Pour minimiser les risques, plusieurs scénarios de crise ont été simulés :
- Cyberattaques : Les infrastructures critiques ont été dotées de systèmes de protection avancés.
- Coupe des approvisionnements : Des stocks d’électricité et une capacité de production locale renforcée ont été mis en place.
Le succès de cette transition est essentiel, car il servira d’exemple pour d’autres pays limitrophes de la Russie cherchant à réduire leur dépendance énergétique.
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