Transition énergétique menacée : pourquoi les quadricycles électriques perdent leurs aides

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Transition énergétique menacée : pourquoi les quadricycles électriques perdent leurs aides
Transition énergétique menacée : pourquoi les quadricycles électriques perdent leurs aides | L'EnerGeek

Le décret n°0284 du 1er décembre 2024, publié au Journal Officiel, a marqué un tournant dans la politique de soutien aux véhicules électriques en France. En supprimant le bonus écologique de 900 euros pour les quadricycles électriques, le gouvernement a pris une décision qui suscite des interrogations non seulement économiques, mais aussi énergétiques. Quel impact cette mesure aura-t-elle sur la transition énergétique et l’adoption de modes de transport moins carbonés ?

Une politique énergétique recentrée, mais à quel prix ?

La suppression du bonus écologique s’inscrit dans une volonté affichée de mieux orienter les aides publiques vers les véhicules ayant un impact significatif sur la décarbonation des transports. Les quadricycles électriques, bien qu’appréciés pour leur faible empreinte carbone, semblent ne plus correspondre à cette stratégie. Selon le gouvernement, les enveloppes budgétaires doivent prioritairement cibler les véhicules électriques familiaux ou à longue autonomie.

Cette logique peut sembler cohérente à première vue : les voitures à haute capacité remplacent souvent des véhicules thermiques plus polluants, ce qui maximise les gains énergétiques. Toutefois, les quadricycles comme la Citroën Ami ou le Mobilize Duo répondent à un besoin spécifique en milieu urbain : des trajets courts, une consommation électrique limitée et un encombrement minimal. Les retirer du champ des aides pourrait freiner la transition écologique dans les villes, où ces petits véhicules ont su s’imposer comme des alternatives crédibles aux scooters thermiques et aux voitures traditionnelles.

Une mesure contre-productive pour la sobriété énergétique ?

Dans un contexte où la sobriété énergétique devient une priorité nationale, la fin de cette aide pourrait envoyer un signal contradictoire. Les quadricycles électriques consomment très peu d’électricité par rapport aux voitures électriques classiques. De plus, leur production nécessite moins de matériaux critiques comme le lithium, le cobalt ou le nickel. Leur exclusion du bonus écologique soulève donc des questions sur la cohérence des choix stratégiques en matière de gestion des ressources énergétiques.

En termes d’efficience énergétique, ces véhicules légers auraient pu devenir des modèles emblématiques de la transition vers une mobilité durable. Leur faible vitesse et leur autonomie limitée en font des solutions idéales pour les trajets intra-urbains, avec une empreinte carbone globalement inférieure à celle des véhicules électriques de plus grande taille.

Un impact social et environnemental difficile à ignorer

Les répercussions de cette suppression ne sont pas uniquement énergétiques. Elles touchent également à des enjeux sociaux et économiques. Les quadricycles électriques, accessibles dès 14 ans avec un permis AM, offrent une mobilité sûre et écologique aux jeunes et aux citadins. La fin du bonus risque de rendre ces véhicules financièrement inaccessibles pour une partie de la population, au profit de solutions thermiques souvent plus polluantes.

Les experts craignent également une augmentation des ventes de scooters thermiques ou même un retour vers des voitures d’occasion à moteur thermique. Cela pourrait inverser les progrès réalisés ces dernières années en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les centres urbains.

Face à cette décision, plusieurs questions restent en suspens. Pourquoi ne pas avoir différencié les aides selon le type d’usage ou le profil énergétique des véhicules ? Les quadricycles électriques auraient pu bénéficier d’une incitation spécifique, reflétant leur faible impact environnemental et leur pertinence pour les trajets urbains.

Par ailleurs, les constructeurs comme Citroën ou Renault, qui investissent massivement dans ce segment, devront désormais repenser leur stratégie. Des solutions telles que des offres de leasing attractives ou des réductions commerciales directes pourraient compenser la perte de cette subvention. Mais sans un soutien clair de la part des politiques publiques, l’avenir des quadricycles électriques apparaît incertain.

1 réflexion au sujet de « Transition énergétique menacée : pourquoi les quadricycles électriques perdent leurs aides »

  1. Ne soyez pas trop inquiet car le bonus lié à l’achat de ce quadricycle électrique était en effet comme tous les autres bonus et incitations fiscales essentiellement encaissé par le fabricant qui l’intégrait dans son prix de vente (même raisonnement pour les APL, les pompes à chaleur, les voitures électriques, les panneaux solaires etc etc.). Il faut en finir avec cette économie de la subvention qui ruine ruine l’état ´, fausse le marché et dupe les consommateurs

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