Prix de l’énergie : ces fournisseurs qui refusent la transparence

La position de la CRE est claire : il est temps de garantir aux consommateurs une information complète et accessible sur les offres d’électricité et de gaz.

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La transparence dans le secteur de l’énergie n’est plus une option, c’est une nécessité. Alors que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a tenté d’imposer de nouvelles règles pour mieux informer les consommateurs, certains fournisseurs résistent encore. Le gendarme de l’énergie a publié la liste des mauvais élèves : huit fournisseurs d’électricité et de gaz qui refusent de suivre ces nouvelles exigences. Leur refus pose des questions cruciales sur la protection des consommateurs et la régulation du marché. Qui sont ces acteurs, et quelles en sont les implications pour les consommateurs ?

La liste noire des réfractaires

La CRE a adopté une méthode de « name and shame » (nommer et blâmer) en publiant la liste des entreprises qui n’ont pas voulu adhérer à ses nouvelles normes de transparence. Parmi les noms cités, on retrouve Dyneff, Enercoop, Énergies d’ici, GEG (Gaz Électricité de Grenoble), MyLightSystems, Papernest Énergie, Sagiterre (via Switch) et Wekiwi. Ces entreprises ont décidé de ne pas s’engager à suivre les 13 lignes directrices édictées par la CRE, conçues pour mieux informer les consommateurs sur les offres, la variation des tarifs et la gestion des contrats.

Pour Dyneff, acteur historique des carburants mais aussi fournisseur de gaz, la décision de ne pas se conformer aux recommandations de la CRE pourrait surprendre les clients habitués à sa présence sur le marché. De son côté, Enercoop, reconnu pour son engagement en faveur des énergies renouvelables et son modèle coopératif, pourrait décevoir ceux qui attendaient une plus grande transparence de la part d’un acteur prônant l’éthique et la durabilité.

Les autres noms, moins connus du grand public, comme Énergies d’ici ou Sagiterre, n’en sont pas moins importants sur le marché local. GEG, ancré à Grenoble, a également choisi de rester en dehors de ce cadre de transparence, ce qui pourrait semer le doute auprès de sa clientèle locale. MyLightSystems, spécialisé dans les solutions solaires, et Wekiwi, qui se vante pourtant de proposer une approche transparente avec ses forfaits, créent une certaine contradiction en refusant ces nouvelles règles. Quant à Papernest Énergie, intermédiaire dans le changement de fournisseur, son manque de transparence pourrait interroger sur la qualité de l’accompagnement qu’elle propose à ses clients.

Conséquences pour les consommateurs : moins de clarté, plus de risques

Ce refus de se plier aux exigences de la CRE n’est pas anodin pour les consommateurs. En ne respectant pas les nouvelles lignes directrices, ces fournisseurs ne s’engagent pas à fournir des informations aussi claires que leurs concurrents sur les variations tarifaires, les conditions de résiliation ou encore les hausses de prix en cours de contrat. La conséquence immédiate pour les clients de ces fournisseurs est un risque accru de se retrouver face à des hausses des prix de l’énergie mal expliquées ou des clauses contractuelles ambiguës.

Pourquoi ces fournisseurs refusent-ils de s’engager ?

On pourrait se demander pourquoi ces fournisseurs choisissent de rester en retrait. Les 13 lignes directrices de la CRE incluent des mesures contraignantes, comme la présentation systématique des variations de prix dans les offres ou la mise en place de systèmes d’alerte pour prévenir les consommateurs en cas de dépassement de leurs mensualités. Pour certains fournisseurs, ces exigences peuvent représenter un investissement supplémentaire en temps et en ressources.

Il est aussi possible que ces entreprises jugent leur modèle de transparence déjà suffisant et estiment que les nouvelles mesures de la CRE imposent une uniformité qui ne prend pas en compte les spécificités de leur offre.

La position de la CRE : la transparence sur les prix de l’énergie n’est plus négociable

La position de la CRE est claire : il est temps de garantir aux consommateurs une information complète et accessible sur les offres d’électricité et de gaz. La publication de cette liste de fournisseurs récalcitrants s’inscrit dans une stratégie de transparence accrue, mais elle vise aussi à inciter ces derniers à rejoindre le mouvement.

Pour Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE, l’objectif est de faire de ces bonnes pratiques une obligation légale. L’idée est que la loi impose ces standards à tous les acteurs, ce qui permettrait de niveler le marché vers le haut et de protéger de manière égale tous les consommateurs. Mais pour l’instant, ce cadre reste basé sur le volontariat, et ces huit fournisseurs choisissent de rester en marge.

1 réflexion au sujet de « Prix de l’énergie : ces fournisseurs qui refusent la transparence »

  1. La transparence n’est pas du tout un problème pour Enercoop, ils le sont depuis toujours.
    Ils ont très bien expliqué leur position, signer ça les forcerait à faire des offres inéquitables en fonction du moment où un client signe son contrat, le prix de marché pourrait varier.

    Bref encore une initiative louable, mais mal foutue.

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