L’Europe vit une révolution énergétique d’une ampleur inédite. En 2024, l’énergie solaire et éolienne ont pour la première fois surpassé les énergies fossiles dans la production d’électricité.
Au premier semestre de 2024, l’Europe a produit 30% de son électricité grâce au solaire et à l’éolien, tandis que les énergies fossiles n’ont contribué qu’à hauteur de 27%. Ce basculement est le résultat d’une combinaison de facteurs : l’augmentation des capacités installées, des conditions météorologiques favorables et une volonté politique ferme de réduire la dépendance aux combustibles fossiles.
L’Allemagne, en tête de file, a réalisé des progrès impressionnants. Le pays a installé 5 GW de nouvelles capacités solaires en seulement quatre mois, atteignant ainsi ses objectifs annuels avec une rapidité déconcertante. Cette expansion rapide a permis de compenser la baisse significative de la production d’électricité à partir du charbon, qui a chuté de 28%. De plus, l’éolien a connu une croissance remarquable grâce à l’ouverture de nouveaux parcs éoliens offshore.
Les Pays-Bas ont également enregistré des avancées notables. L’ouverture du parc éolien Hollandse Kust Noord a propulsé la production éolienne à des niveaux records, contribuant à une augmentation de 35% de l’énergie éolienne.
En Pologne, pays traditionnellement dépendant du charbon, la transition énergétique est en cours. La production solaire a augmenté de 37%, un signe clair que le pays diversifie son mix énergétique et réduit progressivement sa dépendance aux énergies fossiles. L’Espagne n’est pas en reste. En mai 2024, plus de 50% de l’électricité produite provenait de l’éolien et du solaire, une première historique pour le pays. Par ailleurs, la production de gaz a continué de diminuer, confirmant la tendance vers une réduction des combustibles fossiles.
En France, bien que la demande d’électricité ait légèrement diminué en raison d’un hiver doux, la production hydroélectrique a connu un rebond spectaculaire de 35 % après plusieurs années de sécheresse.
Ces avancées ne sont pas seulement bénéfiques pour la sécurité énergétique de l’Europe, elles ont également un impact environnemental majeur. La diminution de la production d’électricité à partir des combustibles fossiles a entraîné une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre. Au premier semestre 2024, les émissions du secteur énergétique ont chuté de 17% par rapport à la même période en 2023.
L’Europe s’est fixé des objectifs ambitieux : atteindre une capacité installée de 750 GW de solaire et de 500 GW de capacité éolienne d’ici 2030. Cependant, les plans actuels des États membres montrent qu’il reste un écart à combler pour atteindre ces objectifs. Pour y parvenir, des politiques incitatives bien conçues et mises en œuvre sont cruciales.