Souhaitons que, en 2020, notre pays prenne toutes mesures pour améliorer ses performances climatiques et entrer dans la phase de décroissance de ses émissions en électrifiant sa mobilité et sa production de chaleur pour l’habitat et les bureaux et ne cède pas à la tentation politicienne et très onéreuse (cf. rapport de la Cour des Comptes) de diminuer sans raison sa production nucléaire qui est à l’origine de son excellence climatique.
En effet, l’année 2020 devrait, si les engagements pris sont respectés, voir accélérer la baisse de nos émissions de CO2. Mais il est capital de rappeler que, pour limiter l’augmentation de la température globale moyenne de surface (GMST) à 1,5 °C, les choix stratégiques des États doivent s’inscrire dans une perspective mondiale. Selon le GIEC, par rapport à la période préindustrielle, le budget mondial total de CO2 devrait être limité à 600 Gt de CO2 (Figueres, C et al. (2017), IPCC COP19 (2013)). Pour ce faire, Figueres C. et al (2017) proposent un profil d’émissions qui atteint son maximum en 2025 avec environ 43 Gt/an. Les émissions mondiales actuelles atteignent 36 Gt/an.
La valeur mondiale du rapport CO2/ hab est, actuellement, de 4,4 t et celle du rapport CO2/k$ (efficacité CO2) d’environ 0,43 t/k$.
Selon l’ONU la population mondiale atteindrait 8,1 milliards en 2025 (7,5 milliards en 2019). Pour limiter la température moyenne de surface à 1,5 ° C, les émissions ne devraient donc pas dépasser 5,3 t/hab.
Selon le scénario « frugal » « efficiency » de l’IIASA, le PIB mondial augmenterait de 30 % entre 2020 et 2030. L’efficacité CO2 devrait donc baisser légèrement de 0,43 t/k$ à environ 0,38 t/k$.
Selon le choix fait on obtient le tableau représentatif suivant :
Tableau 1. Intensités CO2 pour quelques agrégats géographiques
La dernière ligne représente le pourcentage de production électrique obtenue par des centrales de production fossiles (essentiellement charbon ou gaz)
Que ce soit avec l’indicateur par habitant ou par unité de PIB, les bonnes performances de la France sont indiscutables.
Sur cette base on constate que, grâce à son électricité très peu carbonée la France a déjà fait la transition vers un réchauffement climatique inférieur à 1,5°C (CO2/ha de 4,3 vs 5,3 et CO2/PIB de 0,1 vs 0,38).
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