Justin Trudeau valide l'extension de l'oléoduc Trans Mountain - L'EnerGeek

Justin Trudeau valide l’extension de l’oléoduc Trans Mountain

Après des mois de suspens, le projet d’oléoduc Trans Mountain vient enfin d’obtenir le feu vert des autorités canadiennes. Justin Trudeau, le premier ministre canadien, a annoncé le 18 juin 2019 que l’oléoduc ferait l’objet d’une extension. L’enjeu est crucial pour l’économie canadienne : il s’agit d’exporter le pétrole canadien vers les marchés asiatiques.

Oléoduc Trans Mountain : le coeur de la production pétrolière canadienne

Depuis 1953, l’oléoduc Trans Mountain est au coeur de la production pétrolière du Canada. Le pipeline relie les provinces de l’Alberta et de la Colombie-Britannique. L’Alberta, qui est située dans la zone ouest du pays, produit une grande partie des hydrocarbures exploités par le Canada. L’oléoduc Trans Mountain traverse la chaîne des Rocheuse pour amener les hydrocarbures en Colombie-Britannique, sur la côte ouest du pays. De là, le pétrole peut ensuite être exporté.

Actuellement, grâce à cette artère, le Canada peut ainsi transporter 300 000 barils de pétrole par jour, mais l’immense majorité de la production pétrolière canadienne est exportée vers les Etats-Unis. Autant d’éléments qui font d’ l’oléoduc Trans Mountain un enjeu crucial dans la récente stratégie de développement pétrolier du Canada, car pour l’heure sa capacité de transport est désormais jugée trop limitée.

Extension de l’oléoduc Trans Mountain : une capacité de transport triplée

Le projet d’extension du pipeline est en discussion depuis 2013. Mais le gouvernement fédéral canadien se heurte à plusieurs oppositions. D’abord, celles des ONG en faveur de l’environnement, mais aussi celles des tribus amérindiennes qui vivent dans les Rocheuses.

Ces oppositions n’ont pas suffi à dissuader Justin Trudeau de s’engager en faveur du pipeline. L’extension de Trans Mountain doit permettre de tripler la capacité de transport de l’oléoduc… et donc les capacités d’exportation de pétrole. Le Canada pourrait passer de 300 000 barils exportés par jour à 890 000 barils.

La réalisation du projet nécessitera 7,4 milliards de dollars. Et les travaux devraient commencer dès juillet 2019. Un calendrier serré qui correspond à l’urgence du marché pétrolier canadien. Le pays cherche de nouveaux acheteurs pour son pétrole.

Exportations pétrolières : le Canada vise l’Asie

Jusqu’à aujourd’hui, le Canada reste largement tributaire des Etats-Unis pour ses exportations pétrolières. Une situation qui n’est pas toujours avantageuse, comme l’a rappelé Justin Trudeau. D’après lui : “En ce moment, nous sommes prisonniers du marché américain. Les canadiens comprennent que nous devons diversifier nos marchés.” Selon Justin Trudeau, le pétrole canadien est vendu au rabais aux Etats-Unis, dont la production domestique a connu un bond important en 2018. Et le pays aurait tout à gagner à viser d’autres marchés d’exportation. L’Asie en priorité.

Le gouvernement canadien a même une cible toute désignée : la Chine. Depuis 2017, la Chine est devenue le premier pays importateur de pétrole brut au monde. Et ses besoins ne cessent d’augmenter. Pour couvrir ses besoins, la Chine multiplie les sources d’approvisionnement : Arabie Saoudite, Angola, Iran, Russie, Oman, Irak, Venezuela… Le Canada souhaite désormais se faire une place parmi cette liste de fournisseurs privilégiés.

L’argent du pétrole financera la transition énergétique

Avant de s’imposer sur le marché mondial du pétrole, le Canada va devoir venir à bout de ses oppositions domestiques. Aussitôt annoncée, la décision d’étendre l’oléoduc Trans Mountain a été vivement critiquée par les ONG pro-climat du pays. Selon elles, le projet d’extension du pipeline est incompatible avec les engagements pris par Justin Trudeau en faveur de la transition énergétique. Une critique balayée par le premier ministre canadien. Il a ainsi déclaré : “Nous avons aussi entendu les canadiens qui veulent un avenir plus vert. C’est pourquoi nous avons décidé d’investir chaque dollar généré par ce projet dans la transition écologique du Canada.

D’après les premières estimations du gouvernement canadien, le projet devrait générer 500 millions de dollars canadiens de recettes supplémentaires. Le gouvernement utilisera cette somme pour financer des projets en faveur du développement durable.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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