Incendies, orages, grêle, coupures de courant : l’année 2017 offre un été noir pour le réseau électrique français. Dans plusieurs départements, EDF a dû mobiliser des équipes importantes afin de rétablir au plus vite l’alimentation électrique après les différentes catastrophes. Pour les consommateurs, il existe peu de solutions de repli en cas de coupure de courant. De quoi relancer le débat : pourquoi n’enterre-t-on pas davantage les lignes électriques dans l’hexagone ?
Le réseau électrique français fait face aux intempéries
Après les vagues de chaleur du début du mois de juillet 2017, le réseau électrique français doit désormais faire face à de nombreuses intempéries : incendies dans le sud de la France, orages et grêle dans plusieurs autres régions. De quoi mettre à mal les lignes électriques. Car si plus de 5 000 hectares sont déjà partis en fumée, les intempéries n’ont pas non plus épargnés les lignes électriques aériennes, notamment dans le sud où les incendies ont obligé EDF à mettre trois lignes d’approvisionnement principal hors tension.
Selon les régions touchées, les dégâts ont été plus ou moins graves et les pannes ont eu des répercussions plus ou moins importantes sur le reste du réseau. Fin juillet, l’incendie de Biguglia, en Corse, a notamment touché les lignes haute tension proches de la commune. Les coupures d’électricité entraînées par ces dégâts ont non seulement touché Biguglia mais elles ont aussi eu des répercussions sur l’approvisionnement électrique d’autres communes limitrophes. Début août, ce sont les épisodes orageux qui ont touché d’autres zones du réseau électrique. Entre les orages en eux-mêmes et la grêle à certains endroits, de nombreuses coupures de courant ont été à déplorer sur les différents départements touchés. La majeure partie des dégâts est due à des lignes tombées par terre, parfois touchées directement mais le plus souvent effondrées à cause des arbres. Pour la ville de Saint-Parres-lès-Vaudes, les dégâts ont été beaucoup plus durs sur le réseau puisque c’est une grosse ligne de 20 000 volts qui a été endommagée.
EDF : entre réparations et mises en garde
Entre les lignes touchées qui demandent des réparations et les lignes mises hors tension pour éviter tout risque supplémentaire, EDF a dû mobiliser de nombreuses équipes pour intervenir sur le terrain. Les réparations ont commencé rapidement mais pour certaines communes en manque d’électricité, ce sont des solutions d’appoint qui ont été mises en place. EDF a ainsi installé plusieurs groupes électrogènes pour éviter que les foyers restent trop longtemps privés d’électricité.
Dans le même temps, EDF a publié des communiqués pour engager ses clients à adopter les bons gestes afin d’éviter tout pic de consommation pendant que le réseau électrique est encore fragilisé : « Nous invitons la population […] à limiter sa consommation électrique (climatisation, appareils en veille, recharges…) dans la journée et particulièrement à partir de 17h, en prévision du pic de consommation de ce soir, afin d’éviter des coupures dans la région. »
Les lignes aériennes sont-elles en cause ?
Alors comment expliquer que le réseau électrique soit à ce point exposé aux catastrophes naturelles ? La raison tient essentiellement au fait que les lignes électriques sont essentiellement aériennes sur notre territoire. En matière d’enfouissement des lignes électriques, la France fait figure de mauvais élève. Dans d’autres pays européens, les lignes électriques aériennes ont déserté les paysages au profit des lignes enterrées. C’est notamment le cas en Allemagne où 80% des lignes sont sous terre ; au Benelux, c’est l’ensemble du réseau qui a été enterré. Du côté de l’hexagone, seul 41% du réseau bénéficie d’un enfouissement. Après les tempêtes de 2012, EDF avait déjà été montrer du doigt à cause de la fragilité du réseau électrique aérien. L’électricien s’était alors défendu en présentant le devis d’un enfouissement des lignes électriques : 100 milliards d’euros devraient être déboursés pour mettre le réseau à l’abri. Et avec un tel montant, il faudrait compter sur une répercussion sur la facture d’électricité des clients.
Une solution inenvisageable pour EDF qui a choisi à la place de lancer un grand plan de consolidation des pylônes des lignes électriques pour renforcer la sécurité sur le réseau. Dans le même temps, le groupe a décidé d’investir plus fortement sur l’enfouissement des nouvelles lignes électriques : depuis 2009, 83% des lignes haute tension, 97% des lignes moyenne tension et 76% des lignes basse tension sont enfouies. Un progrès notable qui devrait permettre, sur le long terme, de rendre le réseau moins fragile face aux catastrophes naturelles.
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