Si la consommation mondiale de charbon va bien diminuer dans les années à venir du fait des mesures de lutte contre le changement climatique, ce combustible très polluant restera toutefois une source d’énergie incontournable dans certaines parties du monde. Selon le rapport annuel sur le marché du charbon de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié le 12 décembre dernier, l’Asie devrait concentrer la majeure partie du charbon consommé dans le monde d’ici 2030.
“En raison des implications pour la qualité de l’air et des émissions de carbone, le charbon est très critiqué ces dernières années, mais il est trop tôt pour affirmer que la fin du charbon est arrivée”, résume Keisuke Sadamori, directeur de la division marchés et sécurité énergétiques de l’AIE, dans un communiqué.
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En effet, si la croissance de la demande mondiale devrait ralentir, 0,6% en moyenne par an sur la période 2015-2021, la planète consommera encore 5,6 milliards de tonnes de charbon en 2021 (contre 5,8 milliards de tonnes lors de la précédente estimation). La part relative du charbon dans la production d’électricité va diminuer de 41% (en 2014) à 36%, et le charbon consommé dans certaines régions du monde baissera de manière significative grâce au développement des énergies renouvelables et à une efficacité énergétique accrue dans le cadre des politiques déployées pour lutter contre le changement climatique.
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Problème, cette tendance n’est pas homogène et cache d’importantes disparités géographiques. De nombreux pays asiatiques notamment, continuent d’afficher un appétit certain pour le charbon qui a vu sa consommation augmenter de manière significative sur ce continent. Sa part dans la consommation mondiale est passée de 46% en 2000 à 73% en 2015, à l’inverse de l’Europe (22 à 12%) et de l’Amérique du Nord (25 à 10%) qui en consomment de moins en moins. Ce glissement devrait d’ailleurs s’accélérer au cours des prochaines années, complexifiant encore un peu plus les négociations sur les réductions des émissions de CO2, estime l’AIE.