Accompagné de la ministre de l’Energie, de l’Environnement et de la Mer, Ségolène Royal, le président de la République, François Hollande, était présent les 25 et 26 avril derniers lors de la 4ème conférence environnementale du quinquennat. Le chef de l’Etat en a profité pour annoncer devant plus d’une centaine de membres d’ONG, d’élus, de syndicats et d’organisations patronales, une série de mesures dans le secteur énergétique destinées à renforcer la transition en cours.
Les banques publiques vont émettre des “obligations vertes”
Faisant écho à l’accord sur le changement climatique signé par 175 Etats le 22 avril dernier à New-York, le président français a souhaité dans un premier temps montrer l’exemple. Il a annoncé que la France serait le premier pays à émettre des “green bonds” ou “obligations vertes” pour financer des projets environnementaux. Jusqu’ici seules quelques entreprises ou institutions financières avaient émis ce type d’obligations.
“L’Etat demandera aux banques publiques, comme la Banque publique d’investissement, de lancer des obligations vertes dédiées à des projets environnementaux”, a précisé le chef de l’Etat.
Fixer un prix plancher pour la tonne de carbone
Le président a évoqué par la suite son ambition d’imposer à la France un prix du carbone élevé afin de réunir toutes les conditions nécessaires à la réussite de la COP21. La France s’engagera à “fixer unilatéralement un prix plancher au carbone” dans le secteur de la production d’électricité, et “donnera plus de visibilité à tous les investisseurs, privilégiera le secteur de l’électricité et l’utilisation du gaz plutôt que le charbon”.
Pour rappel, le dispositif de tarification du carbone revient à surtaxer l’électricité produite dans des centrales à charbon et à gaz. Il reste actuellement cinq centrales à charbon en France. Le gouvernent devrait préciser les modalités de mise en œuvre de ce dispositif dès cette année. A l’échelle européenne, le François Hollande a plaidé pour une réforme du marché du carbone européen handicapé à l’heure actuelle par un prix de la tonne bien trop bas pour être efficace.
Relever les objectifs en matière d’énergies renouvelables
“Pour atteindre à l’horizon 2025 les 50 % d’électricité d’origine nucléaire (contre 75% aujourd’hui), ce que nous devons faire en termes de renouvelables puis de nucléaire sera présenté”, a ensuite précisé François Hollande, confirmant la date butoir du 1er juillet pour la publication de la très attendue “programmation pluriannuelle de l’énergie”. “Cela suppose de faire d’abord monter les renouvelables encore plus rapidement”, a-t-il ajouté.
L’arrêté fixant les objectifs de développement des énergies renouvelables a été publié mardi 26 avril et prévoit de doubler la puissance installée éolienne et de tripler la puissance installée photovoltaïque d’ici à 2023. Le volume visé des projets attribués pour l’éolien offshore en 2023 a lui aussi été augmenté pour atteindre 6.000 MW.
La fermeture de la centrale de Fessenheim confirmée
Dans le domaine nucléaire enfin, la ministre de l’Ecologie a également confirmé que la feuille de route sur le nucléaire serait présentée d’ici le 1er juillet. Le président a précisé quant à lui que la centrale de Fessenheim serait bien fermée dans les années à venir comme le prévoit la loi de transition énergétique, et demandé à EDF de proposer après 2018 des alternatives pour “la fermeture de certaines centrales” et “la prolongation d’autres”.
“Fermer des centrales n’est pas une décision qui s’improvise”, a ajouté François Hollande, précisant que ces fermetures devront “se faire selon un calendrier précis, dans le respect des personnels, des territoires et de nos engagements en matière de climat”.