Alors que le journaliste scientifique de Libération, Sylvestre Huet, s’interroge sur la crédibilité du scénario 100% énergies renouvelables proposé par l’ADEME, de vrais doutes subsistent sur l’évolution du mix-énergétique français. Récemment, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, évoquait sur ce point la complémentarité entre le nucléaire et les ENR.
Dans une étude publiée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), des chercheurs affirmaient que la France pourrait garantir son approvisionnement énergétique en 2050 en sollicitant uniquement les énergies renouvelables. Réalisées par la société Artelys, les projections sont sujettes à caution selon Michel Bena, directeur des réseaux chez RTE.
De son côté, Sylvestre Huet, journaliste à Libération, note par exemple « qu’il est troublant de comparer les 213 GW de puissance totale du parc de production de l’étude de l’Ademe aux 550 GW envisagés outre-Rhin dans une étude similaire du Fraunhofer Institute ». Dans cette hypothèse, nos voisins d’outre-Rhin ont notamment décidé de conserver « 95 GW de centrales à gaz ».
En France le parc nucléaire présente l’avantage d’être plus respectueux de l’environnement. Dans le journal Vivre EDF Hebdo en date du 4 décembre dernier, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, défendait justement cette approche. Selon lui, « il faut reléguer aux oubliettes le vieux débat sur l’énergie, focalisé sur l’antagonisme supposé du nucléaire et des renouvelables. Ce vieux débat n’a déjà plus lieu d’être en Asie. Il faut partout changer de logiciel, passer de l’antagonisme à la complémentarité ».