Chine : les promesses d’un marché du carbone national

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Livingston Thomas

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A seulement quelques semaines de la conférence internationale sur le climat de Paris, la Chine a dévoilé fin septembre son ...

émissions_CO2_Chine_photo_HighcontrastA seulement quelques semaines de la conférence internationale sur le climat de Paris, la Chine a dévoilé fin septembre son ambition d’appliquer au niveau national dès 2017 un nouveau système de plafonnement et d’échange de droits d’émissions de gaz à effet de serre. Une bonne nouvelle pour la lutte contre le changement climatique : la Chine représente à elle seule plus du quart des émissions de CO2 à l’échelle mondiale.

Marché carbone et croissance verte

Comme annoncé par le président Xi Jinping le 25 septembre dernier, à l’occasion de la visite officielle de Barack Obama, la Chine a décidé elle aussi de lancer un marché du carbone dans le but de lutter plus efficacement contre les émissions de CO2 à l’échelle nationale.

Ce système de quotas déjà appliqué en Europe, est destiné à exercer une pression financière sur les grands émetteurs afin qu’ils réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre, en investissant dans les énergies renouvelables, dans les technologies vertes ou de captage du carbone. Le but à long terme étant de modifier progressivement leurs moyens de production, d’encourager la recherche de nouvelles énergies et de favoriser le démarrage d’entreprises vouées au développement durable.

Concrètement, ce marché permettra de plafonner les émissions et de réduire ce plafond au fur et à mesure, forçant ainsi les grands industriels chinois à payer plus pour continuer à polluer ou à réduire leurs émissions pour payer moins. Les entreprises qui ne dépassent pas leur plafond pourront quant à elles vendre le CO2 non utilisé aux émetteurs qui dépassent la limite permise. Ces entreprises pourront engendrer des revenus supplémentaires et investir ainsi dans des énergies et technologies renouvelables.

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Selon les déclarations du président chinois, le marché du carbone national pourrait être pleinement opérationnel dès 2017 et concernera de prime abord certains secteurs d’activité prioritaires et fortement pollueurs comme l’acier, l’énergie, le papier, le ciment ou la chimie.

Un programme d’expérimentation encourageant

Si cette annonce marque donc un pas en avant significatif dans la politique environnementale et climatique chinoise, elle n’est en rien surprenante pour un pays qui teste depuis plusieurs années déjà ce dispositif à l’échelle régionale.

Depuis 2013, sept régions parmi lesquelles Pékin, Shanghai, Tianjin, le Guangdong ou encore la province de Hubei, l’une des plus concernées par les émissions de gaz à effet de serre, ont mis en place et validé l’efficacité d’un système d’échange de droits à polluer. Plus de 1900 entreprises ont été concernées et les échanges ont atteints fin 2014 plus de 14,4 millions de tonnes de CO2 pour 536 millions de yuans.

Comme l’explique dans les Echos Chai Qimin, membre de la commission pour le développement national et professeur à l’université de Tsinghua, « tous les programmes n’ont pas démarré en même temps, et certains ont donc achevé deux cycles quand d’autres n’en ont fait qu’un. Mais globalement les progrès atteints sont bons. Les objectifs de réduction ont été atteints ».

Un marché du carbone national dès 2017

Le prochain défi pour le gouvernement chinois sera donc de transformer ce premier essai au niveau national afin d’inciter plus de 8000 entreprises à y prendre part dès 2017, et deux fois plus à l’horizon 2020.

Le gouvernement devra pour cela travailler davantage sur la réforme des tarifs de l’électricité, toujours fixés par l’Etat et établir un système efficace de mesures et de contrôle des émissions. Les Provinces, parties intégrantes de ce dispositif, devront quant à elles bénéficier de compétences et de pouvoirs renforcés en la matière.

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« Le diable est toujours dans les détails et le succès du marché national dépendra de la volonté ou non du gouvernement de contrôler la marge d’échange du prix du carbone et le nombre de permis alloués », estime le cabinet d’étude Capital Economics. Le prix à la tonne de CO2 varie aujourd’hui entre 20 et 70 yuans.

Crédits photo : High Contrast

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