Diesalg : un biocarburant pour révolutionner le secteur de l’automobile ?

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Jacques Mirat

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L’Agence Nationale de la Recherche a lancé en 2012 le programme DIESALG afin d’étudier de nouvelles souches de microalgue capables ...

AlgoSolisL’Agence Nationale de la Recherche a lancé en 2012 le programme DIESALG afin d’étudier de nouvelles souches de microalgue capables de générer une production industrielle et durable de biocarburant de 3ème génération. Après plusieurs années de collaboration, les scientifiques viennent de franchir une étape en lançant la plateforme industrielle de recherche AlgoSolis.

Les biocarburants, une solution pour l’avenir

La bio-ressource marine est utilisée depuis longtemps comme une source énergétique, mais c’est en 2003 que le Parlement européen adopte officiellement le nom de « biocarburant ». Depuis, de nombreux industriels ont tenté de s’imposer sur ce nouveau marché, avant que l’Union européenne (UE) ne fixe quelques contraintes. En 2012 elle a par exemple plafonné la part des agrocarburants dans l’énergie consommée par les transports pour les biocarburants de « première génération ».

Pour le Bureau Européen de l’Environnement, cette mesure prouve alors que « les biocarburants issus des terres agricoles ne sont pas la solution ». C’est alors que la deuxième génération de biocarburants a été lancée. A l’instar de la première, elle est divisée en deux catégories : l’éthanol pour les moteurs à essence et le biodiesel destiné aux moteurs diesel. Toutefois, elle présente pour avantage d’utiliser « la biomasse lignocellulosique », soit les végétaux non alimentaires.

AlgoSolis prépare la troisième génération 

Alors de que la seconde génération commence à peine à être industrialisée, une troisième génération est également à l’étude. En France, pour mettre en œuvre ce programme d’innovation stratégique pour l’avenir de l’industrie automobile, un « consortium académique pluridisciplinaire » s’est constitué autour du Comité aux Energies Alternatives (CEA) et du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS).

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Cette technologie se distingue des précédentes en exploitant les algues marines mais ses coûts de production sont encore trop élevés. Toutefois, comme l’explique Jérémy Pruvost, professeur au laboratoire Génie des Procédés Environnement et Agroalimentaire et coordinateur du programme de recherche ANR Diesalg : « Nos expérimentations en laboratoire nous ont permis d’avancer significativement sur les points durs de l’exploitation à grande échelle des microalgues ».

Avec le lancement de la nouvelle plateforme de recherche industrielle AlgoSolis, sur le campus Gavy à Saint-Nazaire, les chercheurs français devront « démontrer que nos innovations sont également performantes pour une exploitation à l’échelle pré-industrielle ». En cas de succès, l’industrie automobile pourrait donc profiter d’un nouveau carburant en abondance car selon Institut Français du Pétrole et des Energies Nouvelles, ces microorganismes peuvent produire « entre 20 et 80 tonnes d’huile par hectare, contre deux à peine pour le colza ou le tournesol ».

Une révolution des transports qui a déjà commencé

Qui plus est, les ONG qui comme Transport et Environnement, s’interrogent sur les impacts climatiques et environnementaux des biocarburants, ne manqueront pas de remarquer que la croissance des microalgues nécessite d’importantes quantités de CO2. Néanmoins, pour atteindre l’objectif de 10% d’énergie renouvelable dans les transports, on ne pourra pas compter sur ces technologies, encore en développement.

Par ailleurs, les biocarburants de première génération étant plafonnés à 5%, les experts comptent beaucoup sur la seconde génération (voire sur la voiture électrique). C’est notamment le cas de Gilles Ferschneider, chef du PROJET FUTUROL à l’IFPEN. En collaborant avec des partenaires comme Total ou le Crédit Agricole, il a diminué de 70% l’émission de gaz à effet de serre tandis que selon le communiqué de juin 2015, le projet entre « en phase finale de développement pour la production d’éthanol cellulosique ».

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