L’Iran a conclu mardi 14 juillet à Vienne un accord historique sur le nucléaire avec les grandes puissances internationales. En effectuant de larges concessions sur son programme nucléaire à usage militaire, Téhéran peut enfin entrevoir une levée des sanctions économiques à son encontre et repartir à la conquête, dès 2016, du marché des hydrocarbures.
Un pays fortement doté en ressources d’hydrocarbures
En rendant impossible la production par l’Iran de certains composants d’une bombe nucléaire, l’accord international signé à Vienne vient dans le même temps lever les sanctions occidentales à l’encontre du régime de Téhéran.
Parmi ces sanctions, l’interdiction d’accueillir des compagnies pétrolières européennes ou américaines sur le sol iranien, ou encore l’interdiction d’exporter du pétrole auprès des grandes puissances occidentales.
De ce fait, les réserves iraniennes en hydrocarbures ont été largement sous-exploitées au cours des dernières années. Or, l’Iran détient pas moins d’un cinquième des réserves mondiales (prouvées) de gaz naturel et figure au deuxième rang mondial, derrière l’Arabie Saoudite, en termes de réserves de pétrole.
Il est donc fortement envisageable que l’accord sur le nucléaire iranien ait des répercussions, dans les mois à venir, sur le marché mondial des hydrocarbures. D’après, les premières estimations, les exportations iraniennes de pétrole pourraient atteindre 2,4 millions de barils par jour en 2016, contre 1,6 en 2014.
Bras de fer au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole ?
Seulement, le retour du brut iranien sur les marchés internationaux pourrait attiser de nouvelles divisions au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), à l’aune notamment d’une chute des prix du baril dans les derniers mois.
Après avoir oscillé entre 90 et 100 dollars le baril pendant trois ans, les cours ont chuté à 50 dollars en 2014. En cause, une montée en puissance des hydrocarbures non conventionnels, à l’instar des gaz de schiste aux États-Unis. In fine, l’offre excédentaire sur le marché mondial tire les prix vers le bas. Or, avec le retour des hydrocarbures iraniens sur le marché, les excédents de pétrole dans le monde devraient exploser, en dépit d’un plafonnement des besoins.
Le voisin irakien a d’ores et déjà indiqué qu’il souhaitait compenser la baisse des cours du pétrole par un accroissement de sa production et de ses exportations. Quant au royaume wahhabite d’Arabie Saoudite, chef de file de l’OPEP, elle ne souhaite pas voir ses parts de marché se réduire au profit de son « partenaire-adversaire » chiite.
Crédit photo : Dynamosquito
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