Le think tank France territoire solaire a publié jeudi 18 juin son observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque. Avec des résultats en demi-teinte pour l’année 2014 et des perspectives limitées pour 2015, comment la filière photovoltaïque française peut-elle tirer son épingle du jeu ?
Des résultats et perspectives moroses
885 MW : c’est le chiffre qui correspond aux capacités photovoltaïques raccordées au réseau national au cours de l’année 2014. « Nous enregistrons certes une croissance de 45% par rapport à 2013 mais celle-ci avait enregistré un plancher historique avec 610 », tempère Daniel Bour, président d’Enerplan, dans les colonnes du « Figaro ». Au total, le photovoltaïque a représenté 1,3% de la consommation française d’électricité en 2014.
A ce jour, la croissance de la filière est essentiellement tirée par les grandes installations, dont la capacité est supérieure à 1 MW. On pense évidemment à la mise en service imminente de la centrale de Cestas en Gironde, la plus grande d’Europe (300 MW), pouvant alimenter une ville comme Bordeaux.
Les petites installations, en revanche, pâtissent de la lourdeur des procédures administratives. « Le résidentiel comme les petites et moyennes toitures sont à la peine, explique Daniel Bour. L’autoconsommation est un concept qui fait florès mais comment peut-elle se développer si les tarifs de rachat sont aussi peu attractifs ? »
Pour l’année 2015, les perspectives s’avèrent limitées. La commission de régulation de l’énergie devait octroyer pas moins de 400 MW de projets photovoltaïques, mais elle devrait réclamer un délai d’au moins deux ans avant de déployer ces capacités en collaboration, notamment, avec des opérateurs français.
Le « choc de simplification » peut-il redynamiser la filière photovoltaïque française ?
Aujourd’hui, la France compte 5 GW de capacités photovoltaïques installées. C’est peu si l’on compare ce chiffre à ceux de nos voisins allemand (38 GW) ou italien (19 GW). Certes, les opérateurs français parviennent à s’implanter à l’international, mais la France peine encore à structurer une véritable filière sur son propre territoire.
Certes, la filière ne cesse de croître, mais, déplore Daniel Bour, « c’est un rythme insuffisant. Par ailleurs, les procédures administratives sont particulièrement lourdes et complexes. Le choc de simplification souvent évoqué par les pouvoirs publics n’est pas parvenu jusqu’à l’industrie photovoltaïque ».
Récemment adoptée par les parlementaires, la loi sur la transition énergétique pourrait bien apporter des remèdes à la filière photovoltaïque française. Par ailleurs, cette dernière devient de plus en plus compétitive. Le photovoltaïque pourrait tirer son épingle du jeu avec un prix « en baisse continue et désormais inférieur à celui de l’éolien terrestre : de l’ordre de 8 centimes par KWh pour les grandes centrales au sol en France », assure France territoire solaire.
Crédits photo : Bernd-Sieker
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