Renaturation de l’île du Rhin : une rivière renaît en Alsace

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Guy Belcourt

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C’est sous un beau ciel bleu que se sont réunis vendredi 5 juin les responsables d’EDF, des élus locaux et des ...

illustration_rhin_photo_ParalacreC’est sous un beau ciel bleu que se sont réunis vendredi 5 juin les responsables d’EDF, des élus locaux et des représentants de l’État pour inaugurer officiellement le « Petit Rhin », un ancien bras du Rhin de 7 kilomètres restauré par les équipes d’EDF au sein de la réserve naturelle de l’Île du Rhin. Ce projet de renaturation, qui a permis de recréer une rivière alsacienne, s’inscrit dans le cadre du renouvellement de la concession hydraulique du barrage de Kembs jusqu’en 2035. Explications.

 

Un projet de renaturation qualifié d’exemplaire

C’est en 2010, au moment des négociations portant sur le renouvellement de la concession EDF du site hydraulique de Kembs, en Alsace, que le projet est évoqué pour la première fois : restaurer, en pleine Réserve Naturelle de la Petite Camargue Alsacienne, un bras de rivière de plus de 7 kilomètres de long sur l’île du Rhin. Un projet ambitieux de renaturation écologique, unique en Europe.

Sur le papier, l’idée est simple. Mais le chantier qui en a découlé s’est révélé être d’une grande ampleur. C’est en effet un an et demi de travaux et une enveloppe budgétaire de 6 millions d’euros qui ont été nécessaires pour remettre en eau cet ancien bras du Rhin où du maïs était cultivé depuis près d’un demi-siècle.

380.000 mètres cubes de remblais et déblais, 10.000 mètres cubes d’enrochement, 150.000 arbres et plants, 50 hectares d’ensemencement et de nombreux ouvrages complémentaires. Les chiffres de l’opération donneraient presque le tournis. Mais l’opération est un succès qui a permis de recréer un espace terrestre et aquatique diversifié où la nature reprend petit à petit ses droits.

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Une des 5 mesures de l’accord de Kembs

Baptisé le « Petit Rhin », le nouveau cours d’eau est alimenté par le Grand Canal d’Alsace d’un côté et le Vieux Rhin de l’autre. Depuis la mise en eau,  en septembre dernier, des roseaux ont déjà commencé à sortir de terre alors que des animaux (hérons cendrés, aigrettes, gravelots ou encore poissons et crapauds) se sont déjà réappropriés ce nouveau territoire.

Les responsables de la Petite Camargue Alsacienne (PCA), association en charge de gérer la réserve naturelle de l’Île du Rhin, ont salué un « exploit chirurgical » qui a permis une véritable « résurrection » écologique. « Cent hectares de terre rendus à la nature, ce n’est pas courant », estime le directeur de la PCA. Le président de l’association affirme de son côté que ce nouveau bras devrait « assurer son rôle presqu’aussi bien qu’il y a 200 ans. Ce nouveau laboratoire se doit d’être exemplaire, pour faire des émules ailleurs ».

La renaturation de l’Île du Rhin est une des 5 mesures prévues par l’accord de la rénovation du site hydraulique de Kembs. À cette opération s’ajoute la construction d’une liaison piscicole entre la Petite Camargue Alsacienne et le Grand Canal d’Alsace, l’augmentation du débit réservé au Vieux-Rhin, la construction d’une nouvelle centrale hydroélectrique de 8,4 MW (qui devrait entrer en service dans le courant de l’été 2016), le rétablissement des apports naturels de graviers dans le vieux Rhin et, enfin, la réalisation d’ ouvrages permettant la circulation des poissons et des castors. Ce dernier point s’intègre dans un autre projet ambitieux d’EDF, qui oeuvre pour permettre la remontée des saumons jusqu’à Bâle d’ici 2020.

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Crédit photo : Paralacre

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