Cinquième puissance mondiale en matière de production nucléaire, la Corée du Sud semble profondément attachée à son industrie nucléaire et cela aussi bien pour la production d’électricité décarbonée sur son territoire que pour les nouvelles opportunités à l’exportation liées à sa technologie. Des perspectives prometteuses qui incitent aujourd’hui le gouvernement à s’engager davantage sur la voie du nucléaire au détriment des combustibles fossiles via la construction de deux nouvelles centrales d’ici 2029. Elles remplaceront des projets de centrales à charbon, dont la construction est annulée.
Prévues dans le septième plan d’approvisionnement énergétique national, ces deux nouvelles centrales auront pour but d’accompagner l’augmentation de la demande d’électricité tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre du pays. Elles remplaceront pour cela un projet de construction de centrales à charbon non validé notamment en raison de difficultés liées à l’approvisionnement en combustibles.
Le nouveau plan d’approvisionnement énergétique pour la période 2015-2029, présenté par le ministre de l’Energie devant l’Assemblée nationale ce lundi 8 juin, prévoit donc le retrait d’une proposition de construire quatre centrales au charbon d’une puissance totale de 3740 MW, et leur remplacement par 3000 MW d’énergie nucléaire.
La Corée du Sud dispose à ce jour de 24 réacteurs nucléaires en activité (qui produisent un tiers de l’électricité du pays) et de 5 en construction, et souhaiterait augmenter ce total à 39 réacteurs d’ici 2029. Les centrales nucléaires représenteront alors près de 28,5% de la production électrique en Corée.
La part des centrales électriques à combustibles fossiles diminuerait quant à elle légèrement, de 34,7% à 32,2%, tandis que celle des sources d’énergie propres et renouvelables évoluerait très peu, passant de 4,5% à 4,6%. « Nous allons également augmenter la part des énergies renouvelables, comme l’énergie solaire et éolienne, et du gaz naturel dans le mix énergétique, mais ces sources d’énergie sont encore trop chères pour devenir des sources d’énergie propres, stables, et capables de remplacer l’énergie nucléaire », a déclaré un membre du ministère lors de la présentation officielle de ce nouveau plan d’approvisionnement.
Ce septième plan énergétique prévoit une augmentation annuelle de la demande en électricité de 2,2% en moyenne durant les 15 prochaines années pour atteindre 656 883 gigawattheures en 2029.
Crédits photo : Patrick Fisher
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