L’entreprise suédoise Minesto AB, spécialisée dans la production d’énergies propres a annoncé l’ouverture d’une branche « énergie marine » en Grande-Bretagne, au large des côtes galloises. Un parc de « cerfs-volants marins » va, en effet, être installé près de l’île d’Anglesey pour profiter des conditions optimales qu’y offrent les courants marins et les marées pour ce type d’activité encore totalement méconnue. Le projet est tout de même parvenu à soulever une aide européenne de 13 millions d’euros et offre de belles perspectives pour le Pays de Galles.
Le « cerf-volant marin », une nouvelle technologie
Littéralement traduit par nos soins de l’anglais « Sea kite », il n’existe pas encore d’expression dédiée pour décrire ce nouveau type d’appareil. Fixé par un câble à une ancre située à au moins une vingtaine de mètres de profondeur pour garantir le bon fonctionnement du dispositif, le « sea kite » est composé d’une planche à laquelle est accrochée une turbine. En bénéficiant des courants marins et des marées, la planche effectuera des mouvements continus en forme de huit qui permettront à la turbine de produire de l’énergie.
D’après les inventeurs de cette technologie baptisée « Deep Green », de même qu’un cerf-volant se déplace plus vite que le vent, ces cerfs-volants marins peuvent atteindre une vitesse 10 fois supérieure à celle des courants marins qui les meuvent pour permettre aux turbines d’atteindre un rendement énergétique 1000 fois plus important que si l’on ne faisait qu’exploiter la vitesse du courant directement.
La mise en place de 20 turbines sur les côtes du Nord du Pays de Galles devrait débuter à l’été 2017 et s’achever en 2019. Le dispositif va être installé à l’écart des zones de loisirs et de pêche afin de ne pas gêner les populations. L’énergie produite devrait suffire à pourvoir 8.000 ménages en électricité. Avec pour l’instant un mégawattheure produit estimé à 250£ (340 euros), Minesto espère à terme obtenir une rentabilité proche de celle du nouveau nucléaire, soit 100£ (160 euros) par mégawattheure : un véritable défi sans compter qu’avec la distance qui sépare les turbines de la surface, les risques de pertes d’énergie pourraient s’avérer élevés.
Un projet soutenu par l’Union Européenne
Le coût du projet s’élève à 25 millions de livres soit 34 millions d’euros. Pour l’aider à le financer, le FEDER (fonds européen de développement régional) a versé une aide à Minesto de 13 millions d’euros.
En effet, en plus de produire une énergie propre, le projet de l’entreprise suédoise va permettre aux Pays de Galles un développement de son activité économique certain et l’accès à de nouvelles perspectives. La première phase de développement va d’ores et déjà créer 30 emplois. Mais cela ne s’arrête pas là. L’entreprise suédoise prévoit d’installer ses quartiers généraux dans la ville portuaire de Hollyhead, proche du site d’exploitation des turbines. Si le projet confirme son intérêt, plus d’une centaine de nouveaux emplois dans des domaines aussi variés que l’ingénierie, la vente et la recherche et développement pourraient s’ouvrir à la population galloise d’ici 2019.
Enfin, si la rentabilité de ce nouveau procédé se vérifie, le Pays de Galles pourraient devenir le leader du marché de l’énergie marine grâce à ses courants et marées particulièrement adaptés à l’exploitation. Rappelons qu’il projette également de construire une centrale marémotrice géante dans la baie de Swansea.
Crédits Photo : Minesto
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