Exploiter le battement d’ailes des oiseaux pour produire de l’énergie, voilà une innovation que ne révolutionnera pas notre approvisionnement électrique mais qui promet en tous cas de réelles avancées en biologie évolutive. Cette technologie offre en effet la possibilité d’alimenter les dispositifs miniatures chargés de collecter les données sur le comportements et la santé des oiseaux.
Etudier les comportements et les habitudes migratoires des oiseaux, des chauves-souris ou même des papillons impose souvent de les suivre à la trace. Chose jusqu’à présent bien mal aisée au regard de la faible autonomie en énergie des micro-dispositifs appliqués dans ce cadre et qui ne fonctionnent généralement que quelques jours. Si le systèmes à énergie solaire sont un peu plus résistants, l’énergie non stockée ne permet pas encore de suivre ces spécimens durant la nuit.
Un problème en voie d’être résolu par des ingénieurs de l’Université d’Arizona qui ont développé une nouvelle technologie capable d’exploiter et de transformer en électricité la force mécanique issue du battement d’ailes des oiseaux.
Présenté dans la revue « Smart Materials and Structures », ce prototype miniature est basé sur le principe de piézoélectricité qui permet au matériau choisi de se polariser électriquement, c’est à dire, de générer un champ ou un potentiel électrique sous l’action d’une contrainte mécanique. Produisant ainsi de l’énergie par le simple fait d’être en mouvement, ce nano-générateur offre ainsi la possibilité de recharger de petits appareils électroniques utilisés par les biologistes pour tracer les volatiles.
Pour fonctionner, ce dispositif ou « collecteurs de données » devait également répondre à plusieurs conditions d’exposition à la lumière et de poids. Il ne devait en effet pas dépasser 5% de la masse globale de l’oiseau sous peine de nuire à sa capacité de vol et donc influencer son comportement. Les premières expérimentations réalisées sur un pigeon ont permis d’évaluer les fréquences des battements d’ailes et la quantité d’énergie potentiellement produite en fonction de la taille de l’oiseau.
Comme l’explique Ryan Shipley, co-auteur de l’article avec le professeur Michael Shafer, cette application est valable pour les spécimens qui volent au quotidien et qui sont particulièrement actifs la nuit. « Ce dispositif auto-alimenté peut être utilisé pour récolter des données de vol au cours de la journée normale d’un pigeon », et permet d’obtenir des informations précises et régulières sur le comportement de l’oiseau et ses statistiques physiologiques vitales.
Crédits photo : Michael Shafer
Laisser un commentaire