Le balai des convois exceptionnels en charge de la livraison de plusieurs tonnes de matériel est désormais terminé. La société Sabella peut enfin s’atteler au montage, sur le site du Port de Brest dans le Finistère, de son hydrolienne prototype. Baptisée Sabella D10, cette machine a été retenue par l’Ademe dans le cadre d’un appel à manifestations d’intérêt lancé en mai dernier dans le cadre du développement des énergies marines renouvelable. Des fermes pilotes hydroliennes seront lancées à Fromveur et au Rez Blanchard. En attendant, l’hydrolienne prototype va rejoindre le fond du passage du Fromveur à la fin du printemps afin de faire office de véritable démonstrateur technologique.
Les pièces constituantes de la Sabella D10 sont maintenant toutes livrées sur le Port de Commerce de Brest, et le montage de la première hydrolienne 100% française peut enfin démarrer. Une tâche qui va occuper pendant plusieurs mois les ingénieurs de la société finistérienne Sabella, qui ont d’ores et déjà commencé par l’assemblage de l’embase de la machine.
« Nos équipes commencent à positionner les trois pieds en triangle. Ensuite, les structures tubulaires seront prépositionnées pour les opérations de soudure de l’embase qui portera la nacelle, autrement dit le cœur technologique de l’hydrolienne », a expliqué Jean-François Daviau, président de Sabella, aux journalistes de Côte Brest.
L’hydrolienne, qui pèsera au final 400 tonnes pour une hauteur de 17 mètres, aura une puissance de 1 MW grâce à des pales atteignant 10 mètres de diamètre. Véritable démonstrateur technologique, la D10 sera immergée au fond du passage du Fromveur au printemps, afin d’évaluer son comportement en situation réelle, face aux forts courants marins qui s’engouffrent entre l’archipel de Molène et l’île d’Ouessant.
Pendant cette période de test d’une durée de 12 mois, période qui permettra d’affiner les réglages du dispositif, l’hydrolienne Sabella D10 sera reliée à île d’Ouessant. Elle devrait couvrir 20% des besoins en électricité de ses habitants, permettant ainsi de réduire l’utilisation des groupes électrogènes diesels qui assurent actuellement l’alimentation du réseau électrique de l’île.
« Puis, nous immergerons 3 hydroliennes, de 15 mètres de diamètre cette fois et 2 MW chacune, pour assurer 75 % des besoins », explique Jean-Christophe Allo, chef de projet chez Sabella. En effet, à la suite de cette phase de test, 3 machines supplémentaires devraient être déployées au Fromveur pour constituer, dès 2018, une ferme pilote capable de répondre à 70% de la demande énergétique de Ouessant.
« Le Fromveur a un potentiel pour recevoir 200 à 300 machines. A l’horizon 2025, nous en aurons installé des dizaines avec un retournement de l’histoire : devenue excédentaire, ce sera alors Ouessant qui fournira de l’électricité au continent ».
Crédit photo : MarcheReve
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