Le verdict est tombé : le gouverneur de la préfecture japonaise de Kagoshima a accordé son feu vert pour la remise en service début 2015 des réacteurs nucléaires de Sendai 1 et 2, jugés conformes aux normes durcies mises en place après l’accident survenu à la centrale de Fukushima en 2011.
“J’ai décidé qu’il est inévitable de relancer les réacteurs n°1 et n°2 de Sendai”. C’est par ces mots que le gouverneur Yuichiro Ito a autorisé la relance de l’activité nucléaire au Japon, à l’issue d’un vote favorable de l’assemblée régionale (38 voix sur 47).
Depuis l’an dernier, les 48 réacteurs nucléaires que compte le Japon (à l’exception des 6 tranches de la centrales de Fukushima) sont à l’arrêt. Une mesure drastique, qui plombe les finances et l’autonomie énergétique nippones, puisque l’archipel doit importer des hydrocarbures polluants (pétrole, charbon, gaz) pour compenser la production d’électricité d’origine nucléaire, qui représentait jusqu’alors un tiers du mix électrique.
En effet, le Japon, traditionnellement excédentaire, doit faire face à des déficits commerciaux abyssaux. Et le prix de l’électricité a augmenté de 20% pour les particuliers et de 30% pour les sociétés en trois ans. Pour ces raisons économiques, mais aussi pour un motif écologique, à savoir limiter les émissions de CO2 entraînées par l’exploitation des énergies fossiles, le Premier ministre Shinzo Abe est un fervent partisan d’une relance du nucléaire.
Au mois de septembre, après 14 mois d’enquêtes et d’examens, l’Autorité japonaise de sûreté nucléaire, créée en 2012 pour durcir les normes de sécurité du parc nucléaire nippon, avait validé la sûreté des réacteurs de Sendai 1 et 2. Le feu vert du gouverneur local est l’avant-dernière étape, puisque seul l’accord du gouvernement de Shinzo Abe est encore nécessaire à un redémarrage des réacteurs. Un aval logiquement escompté : pour preuve, le ministre de l’Industrie, Yoichi Miyazawa, s’est rapidement félicité de la décision du gouverneur Yuichiro Ito.
Avant la remise en service début 2015, toutefois, quelques procédures techniques devront être effectuées. Mais le redémarrage des deux réacteurs ouvre la voie à une reprise de la production nucléaire. L’autorité de sûreté nucléaire étudie actuellement les dossier de redémarrage de 17 réacteurs.
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