Malgré la promesse du gouvernement d’améliorer la situation, la pénurie d’électricité est d’une intensité sans précédent dans le pays de 86 millions d’habitants. Une situation difficile à vivre au quotidien pour les Égyptiens, qui subissent jusqu’à 8 heures de délestage par jour, sous un soleil de plomb.
Même si les habitants du pays ont pris l’habitude depuis quelques années de ne pas avoir de l’électricité en continu pendant les pics de consommation de l’été (liés à l’utilisation intensive des climatiseurs), la crise traversée aujourd’hui est l’une des plus graves depuis des décennies. Cette situation est provoquée par une pénurie de carburants dans le pays qui empêche les centrales de tourner à plein régime. Ainsi, les villes du pays comme Le Caire ou Gizeh subissent de nombreux blackouts par jour.
À l’heure actuelle, la demande excède de 20% les capacités de production de l’Égypte. Le problème vient du fait que la demande est en plein boom. Cette évolution est provoquée par plusieurs facteurs, dont les principaux sont les fortes températures estivales et une démographie galopante (+ 2 millions d’Égyptiens par an). La demande a d’ailleurs battu son record historique en atteignant 27.700 mégawatts la semaine du 11 août 2014.
De l’autre côté, la production subit actuellement le manque de diversification des sources d’énergie (le combo fossile gaz-fioul-pétrole étant par trop majoritaire), ce qui fragilise le pays, plus sensible aux aléas de la conjoncture. De plus, les attentats visant les installations énergétiques ne facilitent pas la tache d’un pays au bord de la guerre civile depuis 4-5 ans.
Le Premier ministre, Ibrahim Mahlab, table malgré tout sur une embellie d’ici la semaine du 25 août. Il souligne toutefois la présence d’un « problème sérieux » même s’il assure que, « d’ici fin août nous pourrons assurer la fourniture de 50% de l’électricité qui nous manque aujourd’hui ». Sur le long-terme, les autorités veulent étudier la possibilité de rendre le secteur de la production d’énergie accessible « au secteur privé et aux investisseurs ».
Ces coupures de courant répétées ne font qu’alimenter la crise politique que traverse le pays depuis quelques années. Déjà en 2013, alors que le gouvernement de Mohamed Morsi était au pouvoir, les autorités sous contrôle islamiste avaient accusé les anciens soutiens de Hosni Moubarak d’avoir orchestré la crise électrique pour cristalliser les critiques envers les Frères Musulmans. Un an plus tard, force est de constater que la situation s’est inversée car le gouvernement pointe actuellement du doigt 300 attaques terroristes visant les infrastructures énergétiques du pays, les voyant comme les principales responsables de la pénurie. À défaut de savoir à qui la faute, les Égyptiens savent au moins se passer d’électricité.
Crédits photo : Néfermaât
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Mektoub ( c’était écrit !…)