Le groupe industriel français Areva, l’Ademe et la société SMART Energies ont annoncé récemment la création conjointe de la coentreprise Areva H2-Gen. Un projet d’avenir dont l’objectif est avant tout la fabrication et la commercialisation d’électrolyseurs par membrane à échange de protons (PEM). Une technologie prometteuse que ces trois partenaires souhaiteraient voir appliquer au marché du stockage des énergies renouvelables.
[stextbox id= »info »]Produire de l’hydrogène à partir d’électricité[/stextbox]
La collaboration de l’Ademe, d’Areva et SMART Energie dans le cadre du projet Areva H2-Gen vise donc en priorité à développer et produire des électrolyseurs à technologie PEM de forte puissance. Si cette technologie n’est en soi pas une nouveauté, l’électrolyse était jusqu’à présent limitée à des applications industrielles.
Or, il s’agirait ici de développer un système d’alimentation en hydrogène des stations-service pour les véhicules à pile à combustible ou les réseaux de gaz. Pour cela l’électrolyse, qui se définit comme la réaction inverse de la pile à combustible, sera utilisée pour assurer une production d’hydrogène à partir d’eau et d’électricité.
En effet, alors que la pile à combustible produit de l’électricité (et de l’eau) à partir d’hydrogène, la technologie PEM (Proton Exchange Membrane), permet de diviser l’eau pure en hydrogène et en oxygène par l’application d’une tension continue. Plus techniquement, des molécules d’eau sont alors oxydées en oxygène et en protons et des électrons sont libérés. Les protons (ions H+-) passent par une membrane conductrice et y forment du gaz hydrogène avec les électrons circulant le long du circuit conducteur extérieur.
L’intérêt de ce dispositif est donc évident puisqu’il permet de transformer de l’électricité en une quantité d’hydrogène, de la stocker, pour ensuite la transformer de nouveau en électricité par la technologie de la pile à combustible lorsque cela est nécessaire. Offrant ainsi la possibilité de ne plus produire l’hydrogène qu’à partir d’hydrocarbures fossiles mais également à partir d’électricité d’origine renouvelable, cette technologie pourrait bien relancer le développement des énergies intermittentes encore instables en raisons des difficultés qu’il existe pour stocker leur production électrique.
[stextbox id= »info »]Une technologie adaptée au stockage des énergies renouvelables intermittentes[/stextbox]
Comme l’a déclaré le Président du Directoire d’Areva, Luc Oursel, à l’occasion de l’annonce officielle de ce projet, « l’électrolyse PEM est une solution pertinente car le marché du stockage d’énergie à base d’hydrogène croît rapidement. Particulièrement adaptée à la production massive d’hydrogène, cette solution offre d’importants avantages compétitifs par rapport aux technologies traditionnelles. Elle répond notamment aux attentes des clients qui cherchent à optimiser l’utilisation des sources d’énergies renouvelables locales ».
Et en effet, alors que les besoins en stockage des énergies éolienne ou solaire augmentent sans cesse et constituent un véritable frein au développement des énergies intermittentes, la technologie PEM permet donc d’entrevoir de nouvelles perspectives économiques pour les filières durables.
Areva, SMART Energie via sa filiale CETH2 et l’Etat français, représenté par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) qui opère dans le cadre du programme des investissements d’avenir, se sont donc partagés à part égale cette coentreprise. Basée en France, Areva H2-Gen qui commercialisera prochainement des électrolyseurs de forte puissance, a pour ambition de devenir l’un des leaders mondiaux dans le domaine de la production d’hydrogène.
Toutefois, si Areva s’est depuis longtemps investi dans l’hydrogène-énergie, et confirme une nouvelle fois ses ambitions dans le secteur, d’autres sont également très actifs dans cette filière et notamment la jeune entreprise française McPhy qui s’est développée à coups d’acquisitions dans les électrolyseurs.
Crédits photo : Jóhann Heiðar Árnason
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