Dans un monde de plus en plus globalisé et connecté, les entreprises tendent à héberger et à stocker leurs données numériques dans des serveurs distants : ce sont les datacenters. Ceux-ci sont voués à se multiplier dans les années à venir. Or, les datacenters sont particulièrement énergivores, ce qui pose la question de leurs sources d’approvisionnement en électricité.
[stextbox id=”info”]Des datacenters énergivores[/stextbox]
Aujourd’hui, pas moins 2% de l’électricité produite en Europe est consommée par les datacenters. Avec la multiplication de ces centres de traitement des données, un accroissement de la demande électrique est à prévoir, essentiellement dans les milieux urbains, où ils sont implantés et où la consommation d’énergie électrique est déjà élevée.
Pour fonctionner, les datacenters utilisent des appareils électroniques en continu (24h/24), d’où une consommation électrique incessante qui génère beaucoup de chaleur. Pour compenser cette hausse de températures, les datacenters utilisent des systèmes de climatisation et des générateurs de secours fonctionnant au fioul, en cas de panne…
Outre le fait qu’ils soient énergivores, les datacenters produisent également d’importantes émissions de gaz à effet de serre. Face à ce constat, les acteurs publics comme privés prennent conscience de la nécessité de rechercher des solutions innovantes pour les datacenters du futur. C’est dans cette optique qu’a été créé le projet GreenDataNet, lancé jeudi 13 mars par un consortium piloté par Eaton Corporation.
[stextbox id=”info”]Les énergies renouvelables et les solutions de stockage de l’énergie : l’avenir des datacenters ?[/stextbox]
Doté d’un budget de 4,3 millions d’euros sur 3 ans, dont 2,9 millions investis par la Commission européenne, le projet GreenDataNet réunira un consortium d’entreprises (Crédit Suisse, Nissan…), d’universitaires (Université de Trente en Italie…) et d’autorités publiques (Commissariat à l’énergie atomique…).
Cyrille Brisson, vice-président de la division Power Quality chez Eaton, résume les objectifs du projet : “améliorer les performances des datacenters de manière significative ainsi que la qualité de l’environnement, démontrer que les datacenters peuvent fonctionner grâce aux énergies renouvelables et enfin, offrir de nouvelles opportunités commerciales aux datacenters qui utilisent, stockent et partagent les énergies renouvelables”.
Dans le cadre du programme GreenDataNet, les membres du consortium testeront deux solutions complémentaires : la production locale d’une énergie solaire – propre mais intermittente – issue de panneaux photovoltaïques et le stockage, en cas de surplus de production d’électricité, grâce à des anciennes batteries lithium-ion de véhicules électriques qui, au cours de leur vie, perdent un peu de leur puissance – 30%, estime Nissan.
Le concept GreenDataNet fera l’objet de tests sur trois sites de démonstration : en Suisse (sous la supervision du Crédit Suisse), en France (Commissariat à l’énergie atomique) et aux Pays-Bas (consortium néerlandais engagé dans les technologies écologiques). Il sera mis à disposition sur une plateforme Open Source afin que des tierces parties puissent venir optimiser le projet.