Avec des températures qui oscillent entre 30 et 40 degrés depuis plus de 15 jours, les argentins s’apprêtent à fêter le nouvel an sous la chaleur de l’été austral. Un été particulièrement rude (la presse parle de la pire canicule depuis 1970) qui met le réseau électrique du pays à rude épreuve. Résultat : les infrastructures énergétiques ne supportent pas la demande et la capitale est touchée de plein fouet par une pénurie d’électricité.
Si l’Argentine fait figure d’exception dans le paysage énergétique sud-américain en raison de sa consommation de combustibles fossiles, le pays doit également composer avec des coupures de courant récurrentes. Afin de contenir l’inflation, le gouvernement a gelé au début des années 2000 le prix du gaz et de l’électricité, encourageant la consommation d’énergie et empêchant les énergéticiens d’investir dans la modernisation du parc et du réseau électriques.
[stextbox id= »info »]Des records de chaleur mettent le réseau électrique à mal[/stextbox]
Avec des températures minimales qui ne descendent pas en dessous de 24 degrés la nuit et qui avoisinent les 40 degrés en pleine journée, les systèmes d’air conditionné et les ventilateurs argentins tournent à plein régime depuis maintenant deux semaines. Une demande en électricité à laquelle les infrastructures du pays ont du mal à répondre, générant ainsi de nombreuses coupures de courant.
Pas d’électricité, pas d’eau et pas d’ascenseur. La situation se dégrade fortement dans la capitale du pays, Burenos Aires, où entre 1 et 3% des foyers sont privés d’énergie depuis plusieurs jours. Malgré les efforts des ingénieurs d’Edenor et d’Edesur (les compagnies argentines qui fournissent l’électricité) qui tentent de réparer les lignes et les compteurs du réseau électrique, le mécontentement gronde.
Alors que Mauricio Macri, le maire de Buenos Aires, a décrété samedi 28 décembre l’état d’urgence énergétique, les habitants mécontents sont descendus bloquer les rues à grand renfort de barrages et protester pour un meilleur service à grand renfort de casseroles.
[stextbox id= »info »]A qui la faute ?[/stextbox]
Si le gouvernement s’entête à mettre cette pénurie d’électricité sur le compte des distributeurs qui alimentent les 13 millions d’âmes de la capitale, l’opposition dénonce la politique énergétique actuellement en place en Argentine. Le pays affiche une des électricités les moins chères du monde, une situation qui étoufferait Edenor et Edesur.
Les opposants au régime de Cristina Kirchner pointent en effet du doigt le gel des subventions et du prix de l’électricité. Une politique tarifaire qui amenuise la marge de manœuvre des opérateurs énergétiques qui ne génèrent pas assez d’argent pour moderniser un réseau électrique vieillissant.
L’ancien ministre argentin de l’Energie, Emilio Apud, dénonce également les bas tarifs de l’électricité qui ne favorise pas l’efficacité et la sobriété énergétique. « Nous avons les tarifs les plus bas du monde. Il faudrait multiplier le tarif par 9 ou 10. Le faible coût de l’électricité promeut une consommation irresponsable et cela aboutit à cette catastrophe ».
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