Pourquoi la canicule cause-t-elle une crise énergétique en Argentine ? - L'EnerGeek

Pourquoi la canicule cause-t-elle une crise énergétique en Argentine ?

buenos_aires_photo_christoph.wesemannAvec des températures qui oscillent entre 30 et 40 degrés depuis plus de 15 jours, les argentins s’apprêtent à fêter le nouvel an sous la chaleur de l’été austral. Un été particulièrement rude (la presse parle de la pire canicule depuis 1970) qui met le réseau électrique du pays à rude épreuve. Résultat : les infrastructures énergétiques ne supportent pas la demande et la capitale est touchée de plein fouet par une pénurie d’électricité.

Si l’Argentine fait figure d’exception dans le paysage énergétique sud-américain en raison de sa consommation de combustibles fossiles, le pays doit également composer avec des coupures de courant récurrentes. Afin de contenir l’inflation, le gouvernement a gelé au début des années 2000 le prix du gaz et de l’électricité, encourageant la consommation d’énergie et empêchant les énergéticiens d’investir dans la modernisation du parc et du réseau électriques.

[stextbox id=”info”]Des records de chaleur mettent le réseau électrique à mal[/stextbox]

Avec des températures minimales qui ne descendent pas en dessous de 24 degrés la nuit et qui avoisinent les 40 degrés en pleine journée, les systèmes d’air conditionné et les ventilateurs argentins tournent à plein régime depuis maintenant deux semaines. Une demande en électricité à laquelle les infrastructures du pays ont du mal à répondre, générant ainsi de nombreuses coupures de courant.

Pas d’électricité, pas d’eau et pas d’ascenseur. La situation se dégrade fortement dans la capitale du pays, Burenos Aires, où entre 1 et 3% des foyers sont privés d’énergie depuis plusieurs jours. Malgré les efforts des ingénieurs d’Edenor et d’Edesur (les compagnies argentines qui fournissent l’électricité) qui tentent de réparer les lignes et les compteurs du réseau électrique, le mécontentement gronde.

Alors que Mauricio Macri, le maire de Buenos Aires, a décrété samedi 28 décembre l’état d’urgence énergétique, les habitants mécontents sont descendus bloquer les rues à grand renfort de barrages et protester pour un meilleur service à grand renfort de casseroles.

[stextbox id=”info”]A qui la faute ?[/stextbox]

Si le gouvernement s’entête à mettre cette pénurie d’électricité sur le compte des distributeurs qui alimentent les 13 millions d’âmes de la capitale, l’opposition dénonce la politique énergétique actuellement en place en Argentine. Le pays affiche une des électricités les moins chères du monde, une situation qui étoufferait Edenor et Edesur.

Les opposants au régime de Cristina Kirchner pointent en effet du doigt le gel des subventions et du prix de l’électricité. Une politique tarifaire qui amenuise la marge de manœuvre des opérateurs énergétiques qui ne génèrent pas assez d’argent pour moderniser un réseau électrique vieillissant.

L’ancien ministre argentin de l’Energie, Emilio Apud, dénonce également les bas tarifs de l’électricité qui ne favorise pas l’efficacité et la sobriété énergétique. “Nous avons les tarifs les plus bas du monde. Il faudrait multiplier le tarif par 9 ou 10. Le faible coût de l’électricité promeut une consommation irresponsable et cela aboutit à cette catastrophe”.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Bonne année à tous !

    Le prix de l’énergie pourrait baisser à terme, lorsque la question du stockage, aussi bien local que collectif sera résolue, grâce aux énergies renouvelables localisées et gratuites.

    Nous pourrons alors consommer sans retenue les excédents dans la mesure où les productions locales d’électricité pourront donner lieu à toute notre imagination pour transformer cette énergie en production de toutes sortes de choses complémentaires à imaginer, bio-technologie et algues etc…

    En attendant, je travaille à imaginer les fonctions de notre mini serveur de gestion des énergies et domotique sous Linux (voir notre site http://www.oyoma.net) en recherchant son intégration dans ces problématiques énergétiques : délestage, association de la consommation à la production.

    Pour répondre à la question de la modernisation du réseau, le fait qu’il soit à remettre en état pourrait être l’occasion de se tourner vers des architectures alternatives laissant la place aux énergies renouvelables et réparties.

    Bonne année 2014 !

    Rémi

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