Après Eurostat (organisme chargé des statistiques officielles de l’Union Européenne) et le cabinet d’audit et de conseil Deloitte, c’est au tour du politicien wallon François Bellot de dénoncer le prix de l’électricité belge. Le sénateur s’est en effet dit surpris des disparités de prix de l’électricité qui existent entre la Belgique et ses voisins européens.
La Belgique couvre la majorité de ses besoins en électricité grâce aux énergies fossiles (33%) et à son parc nucléaire (54%). Toutefois, à l’instar de l’Allemagne, la Belgique s’est lancée à grand renfort de subventions dans le développement des énergies renouvelables (40% d’énergie verte visé d’ici 2020). Les énergies d’origines renouvelables atteignent aujourd’hui une part de plus de 10% dans le mix électrique du pays grâce à un soutien en partie à l’origine du débat qui anime la Belgique : pourquoi l’électricité y est-elle si chère ?
[stextbox id= »info »]L’électricité wallonne, une des plus chères d’Europe[/stextbox]
Selon le quotidien belge De Morgen, le prix de l’énergie aurait augmenté de 43% au cours des huit dernières années en Belgique, alors que l’inflation n’a progressé que de 22,6%. Un constat surprenant qui fait écho aux propos du sénateur François Bellot, qui a comparé les tarifs de l’électricité pratiqué en Wallonie et dans les pays limitrophes.
« J’ai constaté que si le prix de l’électricité en tant que telle était sensiblement le même, les frais de distributions étaient beaucoup plus chers en Wallonie, particulièrement en province de Namur et de Luxembourg », explique-t-il.
Comparé aux tarifs moyens de la France, des Pays-Bas ou encore de l’Allemagne, le prix du mégawattheure serait plus cher de 25 euros en Wallonie. Des disparités qui s’expliqueraient non pas en raison d’un prix élevé du mégawattheure mais en raison de frais de distribution et de taxes qui « coûtent plus cher que l’électricité elle-même ».
[stextbox id= »info »]Le soutien aux énergies renouvelables pointé du doigt[/stextbox]
Mais les surcharges fiscales pratiquées en Belgique ne sont pas les seules responsables de cette hausse des coûts de l’électricité. L’Union Wallonne des Entreprises (UWE) accuse en effet la « bulle photovoltaïque » et le certificat vert (un titre de 65 euros octroyé pour la production d’électricité renouvelable) d’être responsables de la hausse des prix d’Elia, le gestionnaire du réseau d’électricité.
« L’augmentation des coûts de transports demandés notamment par Elia, c’est principalement le fait du financement dans les énergies renouvelables. On sait qu’Elia doit racheter les certificats verts au prix de 65 euros. Il faut donc, à un moment donné, financer cela. Tout le monde le finance. Tous les consommateurs passent à la caisse. Et d’autre part, il y aussi l’investissement dans l’éolien. Il y a actuellement de grands projets dans l’éolien, des projets offshores. Ça aussi, il faut le financer », a déclaré Jean-Philippe Ducart, porte-parole de Test-Achats, au quotidien belge LaLibre.
Le gouvernement wallon a décidé de plancher sur une éventuelle exonération de la taxe « certificat vert » pour l’année 2013, réclamée par l’UWE pour éviter de pénaliser la compétitivité industrielle des entreprises belges. Le texte devrait être adopté après sa relecture par le Parlement wallon dans le courant du mois de décembre. Mais cette mesure ne suffira pas et c’est une réforme de la politique énergétique wallonne de plus grande envergure qui devrait être envisagée, selon Jean-François Heris, président de l’UWE.
Dans le cadre d’un projet de relance économique et social, le gouvernement fédéral belge a approuvé vendredi 29 novembre une baisse de la TVA qui concernera entre autre l’électricité. Grâce à ce dispositif, qui devrait entrer en vigueur en avril prochain, la TVA passera de 21 à 6%.
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