Un reportage diffusé au 20 heures de France 2 a probablement surpris les téléspectateurs français, Plus habitués à entendre parler de l’énergie allemande au travers du développement des parcs éoliens et des parcs solaires, ils ont découvert un autre aspect de la transition énergétique en cours outre-Rhin : le charbon et les gigantesque mines à ciel ouvert qui gagnent du terrain.
Depuis l’annonce de son retrait du nucléaire (8 centrales sur 17 ont déjà été fermées), l’Allemagne a en effet accru son recours au charbon pour compenser les retards des projets d’énergies vertes et palier les intermittences de l’éolien et du solaire. Très bon marché, le charbon permet également de compenser en partie le coût des énergies renouvelables, alors que le prix de l’électricité semble être, à la veille des élections, l’un des rares thèmes où la chancelière sortante Angela Merkel est mise en difficulté par l’opposition.
Pour revenir au reportage de France 2, il explique que des dizaines de village allemands doivent être détruits pour permettre l’agrandissement des mines de lignite.
Les journalistes français se sont rendus dans le village d’Immerath qui doit être entièrement détruit en 2017, y compris son église classée monument historique. D’autres villages seront rattrapés par les excavatrices, décrites comme les plus grandes machines du monde, puisque « la mine doit s’étendre jusqu’en 2045 pour compenser l’arrêt du nucléaire ».
L’impact du charbon est également environnemental puisque la production de la mine qui va engloutir Immerath engendre chaque année l’émission de 96 millions de tonnes de CO2. La part du charbon dans la production d’électricité allemande est aujourd’hui supérieure à 40 %.
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