En raison des basses températures qui ont caractérisé les mois de juillet et d’août, l’été 2014 est, d’un point de vue énergétique, celui de tous les records. Dans son aperçu mensuel sur l’énergie électrique, la société RTE indique en effet que la fraîcheur estivale a permis de faire descendre la consommation française d’électricité à son plus bas niveau depuis 12 ans : 33,9 gigawatts en juillet et 31 GW en août. La conséquence directe est une forte hausse des exportations de courant, à des niveaux “qui n’avaient plus été observés depuis plusieurs années”.
Le gestionnaire du réseau électrique français explique qu’avec des températures moyennes inférieures à celles de la saison estivale 2013 (le mois d’août a même été le plus froid de ces 8 dernières années), les foyers français ont moins eu recours aux systèmes de climatisation. Entraînant ainsi une baisse de leur consommation électrique. Un nouveau minimum de puissance mobilisée a même été atteint le 17 août (avec 29,5 GW).
Cette tendance à la baisse ne se vérifie cependant pas dans le secteur de la grande industrie (chimie, métallurgie et sidérurgie) où la consommation électrique poursuit la hausse entamée en novembre dernier.
Toutefois, selon les chiffres du document de RTE, en dehors des sources d’appoint que sont les centrales thermiques, la production d’électricité s’est maintenue tout au long de l’été. Si cette saison est souvent propice à l’arrêt des réacteurs (pour des opérations de maintenance par exemple), le parc nucléaire tricolore a affiché un taux de disponibilité élevé (78% du mix énergétique).
Même tendance du côté des énergies vertes. Les principales sources renouvelables (photovoltaïque, éolien, hydraulique) ont vu leur volume de production augmenter. Grâce aux précipitations relativement importantes pour la saison (les plus élevées depuis 1959), le parc hydraulique français a par exemple produit 6,2 TWh d’électricité en juillet et 5,3 TWh en août (également un record depuis 1977).
En raison de cette faible demande intérieure, la France a dépassé un volume d’exportation mensuel d’électricité qui n’avait pas été dépassé depuis novembre 2006. Exportatrice avec l’ensemble de ses pays frontaliers, elle a atteint un solde exportateur total de 7.606 GWh pour juillet et août 2014. A noter que les 1.800 MW qui constituent la capacité d’interconnexion maximum avec l’Allemagne ont été atteint quasiment quotidiennement en raison, selon RTE, des faibles conditions de vent Outre-Rhin (entraînant la baisse de leur production éolienne).
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