A l’occasion de la visite du président russe Vladimir Poutine en Inde, les deux pays pourraient conclure des accords de coopération en vue de la construction de 20 à 24 réacteurs nucléaires. Un accord avait déjà été conclu pour que la Russie accompagne l’Inde dans sa démarche d’implantation de 14 à 16 réacteurs nucléaires, mais il pourrait donc être revu à la hausse. Une stratégie qui intervient dans un contexte de tensions géopolitiques dans le secteur.
L’Inde et la Russie prévoient, à l’occasion de la visite de Vladimir Poutine à Delhi, d’entamer des négociations pour la construction des réacteurs 5 et 6 de la centrale de Kudankulam, et de conclure un pacte technique pour la mise en chantier des réacteurs 3 et 4. Les essais du réacteur numéro 2 devraient débuter au mois de mars 2015, les problèmes techniques du premier réacteur ayant été résolus.
Un accord de coopération générale évaluant le besoin de l’Inde à 14 ou 16 réacteurs avait déjà été conclu entre les deux pays. Toutefois, compte-tenu de la réévaluation des besoins de l’Inde en énergie nucléaire à 20-24 réacteurs, de nouvelles négociations devraient être entamées pour fixer le cadre de la coopération de la prochaine décennie.
La géopolitique de ce secteur du monde est particulièrement mouvante ces dernières semaines : Delhi s’est rapproché de Washington, alors que Moscou s’est rapproché d’Islamabad. Toutefois, l’ambassadeur de Russie en Inde Alexander Kadakin assure qu’il n’y a pas de demande militaire en provenance du Pakistan et que la Russie n’agira pas au détriment de la sécurité de l’Inde. Au contraire, l’ambassadeur déclare que l’Inde et la Russie ont, dans le domaine civil, « de grands projets de coopération nucléaire ».
Delhi de son côté adopte une approche pragmatique et refuse de participer aux sanctions occidentales contre son allié russe, en s’intéressant plutôt à ses intérêts stratégiques et économiques. L’accord de coopération nucléaire devrait également être l’occasion pour l’Inde de prendre des participations dans les gisements de pétrole russes.
Crédit photo : AIEA