La transition énergétique s’accompagne parfois de bonnes nouvelles, comme celle annoncée le 12 mai 2025 par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) : le prix repère du gaz en France baisse pour le deuxième mois consécutif. Mais derrière cette chute bienvenue des tarifs, les enjeux structurels persistent.
Une baisse confirmée : les nouveaux prix repère du gaz en juin 2025
À partir du 1er juin 2025, les clients résidentiels rattachés au réseau GRDF bénéficieront d’un nouveau prix repère gaz en nette baisse :
- Pour un usage de chauffage, le prix du kWh TTC passe à 0,11003 euro, contre 0,1162 euro en mai.
- Pour les usages cuisson et eau chaude, il descend à 0,13896 euro TTC/kWh, contre 0,1451 euro le mois précédent.
- Les abonnements annuels restent stables :
- 114,30 euros TTC/an pour cuisson/eau chaude
- 277,43 euros TTC/an pour le chauffage
D’après la CRE, ce tarif correspond au coût moyen de fourniture, incluant approvisionnement, acheminement, commercialisation, marges, TVA et accise. Il s’agit d’un repère indicatif, mais essentiel, car il constitue la base de calcul des offres indexées.
Transition énergétique et prix : le gaz reste sous surveillance
La publication du bilan statistique de l’énergie 2024-2025 par le ministère de la Transition écologique le 28 avril 2025 met en perspective cette baisse. Selon ce rapport, « les prix du gaz pour les ménages ont enregistré une diminution de 0,7 % au premier semestre 2024 malgré la fin du taux réduit d’accise ». En parallèle, la consommation finale d’énergie reste presque stable (-0,1 %), malgré les incitations à la sobriété. Autrement dit, la baisse des prix n’a pas suffi à relancer la consommation.
Dans un contexte de volatilité géopolitique, ces ajustements tarifaires ponctuels traduisent surtout une détente sur les marchés de gros, mais pas un rééquilibrage structurel du mix énergétique. La France demeure tributaire d’importations, en particulier pour le gaz naturel liquéfié (GNL), dont les cours mondiaux restent erratiques.
Gaz : combien paieront les ménages en juin 2025 ?
Prenons l’exemple d’un foyer moyen chauffé au gaz, consommant 11.200 kWh/an. Sa facture annuelle TTC à partir du 1er juin 2025 s’élèvera à :
- (0,11003 € × 11.200) + 277,43 € = 1517,77 euros, contre 1579 euros en mai et 1668 euros en avril
Ce qui représente une économie mensuelle de 5 à 10 euros, en fonction du profil de consommation. Sur une année glissante, le gagne moyen atteint 150 à 160 euros.
Attention toutefois : cette baisse ne concerne que les contrats à prix indexé. Pour les offres à prix fixe, qui représentent toujours plus de 50 % des contrats en cours, le tarif reste figé. Les consommateurs souhaitant bénéficier de la baisse doivent changer d’offre sans frais.
Si les tarifs reculent, les incertitudes demeurent. Car cette baisse n’est ni garantie dans la durée, ni généralisée. Comme le rappelle la CRE, « les prix repères sont publiés à titre indicatif et reflètent les conditions d’approvisionnement observées le mois précédent ». Or, ces conditions dépendent largement du contexte international, des stocks de gaz européens, et du niveau de la demande.
Du côté de la production nationale, les chiffres sont sans appel : la France importe toujours 99 % de son gaz naturel. Et si la consommation de gaz a chuté de 18 % entre 2022 et 2023, selon les dernières statistiques ministérielles, cette dynamique ralentit. Enfin, l’accise sur le gaz, relevée au 1er janvier 2024, grève partiellement les gains tarifaires. Elle est désormais fixée à 16,37 euros/MWh PCS, selon l’arrêté fiscal du ministère de l’Économie.