Votre congélateur augmente-il vraiment de beaucoup votre facture d’électricité ?

Le congélateur représente un poste de consommation énergétique continue, souvent sous-estimé. Dans le contexte actuel de tensions sur les prix de l’électricité, il est indispensable d’évaluer précisément son impact sur la facture annuelle et d’envisager les leviers d’optimisation.

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Le congélateur représente un poste de consommation énergétique continue, souvent sous-estimé. Dans le contexte actuel de tensions sur les prix de l’électricité, il est indispensable d’évaluer précisément son impact sur la facture annuelle et d’envisager les leviers d’optimisation.

Le 4 avril 2025, le comparateur Selectra a publié une synthèse actualisée de la consommation des congélateurs en France, sur la base des données disponibles auprès de l’Agence de la transition écologique (ADEME) et des tarifs réglementés en vigueur. Si ces appareils restent essentiels au stockage alimentaire longue durée, ils fonctionnent vingt-quatre heures sur vingt-quatre et peuvent représenter, selon les cas, entre 10 % et 20 % de la consommation électrique annuelle d’un foyer. Dans une période marquée par la hausse persistante du coût du kilowattheure, maîtriser cette consommation devient une priorité. Cet article propose une lecture technique et opérationnelle du coût d’un congélateur en 2025, en kWh et en euros, avec les perspectives d’optimisation associées.

Consommation annuelle d’un congélateur : des écarts significatifs selon le modèle

La consommation électrique d’un congélateur dépend de plusieurs paramètres : le type d’appareil (coffre, armoire ou compact), son volume utile, sa classe énergétique, la technologie embarquée ainsi que les conditions d’usage quotidiennes, comme le remplissage, la température ambiante ou la fréquence d’ouverture.

En 2025, les mesures consolidées montrent que les congélateurs coffres consomment en moyenne 292 kilowattheures par an. Les modèles armoires affichent une consommation légèrement inférieure, autour de 286 kWh/an, tandis que les versions compactes, d’un volume d’environ 100 litres, se limitent à 149 kWh/an. À un tarif réglementé de 0,2021 euro par kilowattheure, applicable au mois d’avril 2025, ces consommations représentent respectivement un coût annuel de 58,87 euros pour les congélateurs coffres, 57,66 euros pour les armoires, et 30,04 euros pour les modèles compacts.

Ces chiffres moyens masquent toutefois des disparités importantes. Un appareil ancien, mal isolé ou présentant une accumulation régulière de givre, peut dépasser les 400 kWh par an, entraînant une dépense supérieure à 80 euros annuels. À l’inverse, les appareils de dernière génération, mieux notés sur le plan énergétique, peuvent fonctionner avec une consommation inférieure à 100 kWh/an. Le potentiel d’économie dépend donc fortement de l’état et de la technologie de l’équipement.

Classe énergétique et performance : une hiérarchie toujours valable

Depuis la réforme de l’étiquette énergie en mars 2021, les appareils sont désormais classés de A à G, sur la base d’un référentiel actualisé. Ce classement tient compte de la consommation réelle, mais aussi du volume utile et de la température de fonctionnement. La classe énergétique reste un indicateur pertinent, bien qu’insuffisant si elle n’est pas mise en relation avec les usages spécifiques du foyer.

Les données disponibles sur la base EPREL montrent qu’un congélateur coffre classé A peut consommer seulement 95 kWh par an, soit un coût annuel d’environ 19,19 euros. Un modèle équivalent classé F affiche quant à lui une consommation de 318 kWh, représentant 64,24 euros par an. La différence est considérable : un foyer qui remplace un appareil énergivore de classe F par un modèle performant de classe A peut économiser plus de 40 euros par an. Rapporté à une durée de vie moyenne de treize ans, l’économie cumulée dépasse les 500 euros, ce qui permet d’amortir intégralement le coût d’un appareil neuf de qualité.

Paramètres d’usage : le comportement des utilisateurs en première ligne

Au-delà des spécificités techniques, la consommation réelle d’un congélateur est très largement déterminée par les conditions d’usage. L’environnement thermique joue un rôle central. Un appareil placé dans une pièce surchauffée, exposé à la lumière directe ou voisin d’un four, consomme davantage pour maintenir la température cible. La ventilation arrière est également cruciale : une mauvaise circulation d’air dégrade l’efficacité du moteur.

Le comportement quotidien des utilisateurs influe tout autant. La fréquence d’ouverture de la porte, la durée pendant laquelle elle reste ouverte ou le niveau de remplissage modifient la stabilité thermique de l’enceinte. Une porte entrouverte ou mal fermée, même brièvement, peut provoquer des pics de consommation.

Par ailleurs, l’accumulation de givre est un facteur de surconsommation bien documenté. Selon les données d’EDF, une simple couche de trois millimètres de givre peut augmenter la consommation de 30 %. Cela représente une majoration de plusieurs dizaines de kilowattheures par an, soit une vingtaine d’euros dans les cas extrêmes. Dégivrer régulièrement son congélateur reste donc un impératif, au même titre que l’entretien des joints de porte.

Enfin, le réglage de la température ne doit pas être négligé. Le seuil recommandé est de -18 °C. Abaisser davantage cette température ne prolonge pas la durée de conservation des aliments, mais augmente nettement la consommation énergétique, sans justification technique.

Prix du kWh en 2025 : une variable déterminante dans le calcul du coût réel

La consommation exprimée en kilowattheures ne prend tout son sens que rapportée au coût unitaire de l’électricité. Or, celui-ci est en nette hausse depuis deux ans. En avril 2025, le tarif réglementé en option Base atteint 0,2021 euro/kWh. Il s’agit d’un niveau historiquement élevé, qui impacte directement le budget des ménages.

Toutefois, des offres concurrentielles existent. L’offre Extra Eco du fournisseur OHM Énergie propose un prix autour de 0,182 euro/kWh. Cette différence peut sembler marginale, mais appliquée à une consommation de 292 kWh (cas d’un congélateur coffre moyen), elle se traduit par un gain de 5,75 euros par an. Sur dix ans, cela représente près de 60 euros d’économie. Le changement d’offre, combiné à une gestion optimisée de l’appareil, constitue donc une stratégie de réduction des coûts à moyen terme.

Les comparateurs agréés permettent aujourd’hui d’évaluer précisément ces écarts et d’identifier les offres les mieux adaptées au profil de consommation des ménages. Ce levier est souvent sous-utilisé, alors même qu’il peut être activé rapidement, sans changement d’installation.

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