Cernay-lès-Reims (Marne) accueillera bientôt un projet emblématique pour l’avenir énergétique français : la plus grande plateforme de stockage d’énergie par batteries. Porté par TagEnergy, ce projet monumental est une avancée majeure pour la transition énergétique et la souveraineté énergétique du pays alors que le stockage de l’énergie est relativement peu étudié dans les projets français.
Plateforme de stockage par batterie : un projet qui débute
TagEnergy, un des leaders des énergies bas-carbone, a officiellement lancé la construction de ce projet phare, qui s’inscrit comme une référence dans le secteur du stockage d’énergie en France. Avec une capacité de 240 MW/480 MWh, cette installation, dont le début de construction a été annoncé le 3 décembre 2024, sera près de cinq fois plus grande que la plus grande batterie actuellement en service sur le territoire. L’installation jouera un rôle stratégique en répondant à trois besoins clés :
- Optimisation de la production décarbonée : La batterie permettra de stocker l’énergie produite à des moments où la demande est faible, pour la réinjecter dans le réseau en période de pointe.
- Réponse aux pics de demande : Sa capacité critique garantira une fourniture énergétique stable, même lors des périodes de forte sollicitation.
- Stabilisation du réseau : Grâce à un temps de réponse quasi instantané, elle renforcera la résilience et la fiabilité du réseau électrique français.
Tesla, partenaire technologique de premier plan, apportera son expertise en solutions de stockage avancées et en gestion des services d’accès au marché.
Energie : Une ambition économique au service de la transition énergétique
Le projet de Cernay-lès-Reims s’inscrit dans une stratégie économique audacieuse, visant à répondre aux objectifs définis dans la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE). Celle-ci prévoit d’ici 2035 une augmentation par 2,5 de la capacité éolienne et par 4 de la capacité solaire. Pour accompagner cette montée en puissance des énergies renouvelables, le développement de solutions de flexibilité comme le stockage d’énergie est indispensable.
Souveraineté et stabilité énergétique
Avec une capacité de stockage équivalente à 20 % des besoins résidentiels de la Marne (soit plus de 500 000 habitants), cette infrastructure représente un pas décisif vers une souveraineté énergétique renforcée. Selon Franck Woitiez, PDG de TagEnergy, le projet bénéficie d’un « schéma de financement innovant et d’un déploiement à grande échelle » qui permettra à la France de franchir une nouvelle étape dans son indépendance énergétique.
Opportunités financières et économiques
Le projet bénéficie d’une connexion au réseau à haute tension RTE de 225 kV, lui offrant un positionnement idéal pour capter de nouvelles opportunités de revenus à court et moyen terme, notamment via le marché de la Réserve Secondaire (aFRR).
Montage financier :
Le financement est assuré par un consortium bancaire réunissant ABN AMRO, NORD/LB et la Caisse d’Epargne CEPAC. Ces acteurs financiers mettent en avant leur engagement envers les énergies renouvelables et la transition énergétique. Heiko Ludwig, Responsable Global du Financement Structuré chez NORD/LB, déclare : « Ce projet reflète notre mission de soutenir des projets bas carbone innovants, accélérant ainsi la transition énergétique en Europe. »
Un impact environnemental et industriel durable
Le projet de Cernay s’inscrit dans une logique de durabilité et de développement à grande échelle. Christophe Léonard, Directeur Associé France de TagEnergy, précise que ce projet « marque une avancée décisive dans le déploiement de solutions de flexibilité indispensables à l’intégration massive des énergies renouvelables ».
Les travaux de construction débuteront en janvier 2025, après une phase de préparation comprenant des études archéologiques. La mise en service est prévue pour la fin de l’année 2025.
Cela ne va pas révolutionner notre mix énergétique, vu la faible puissance de cette batterie.
Pour autant, dans un marché ouvert, il n’est pas interdit d’acheter de l’électricité à un moment où elle est bon marché, et de la stocker pour la revendre lors de la pointe de consommation du soir, où elle est beaucoup plus chère.
Ce qui est anormal, c’est que les fluctuations de production d’électricité dues aux énergies renouvelables (pour mémoire, la puissance d’une éolienne est proportionnelle au cube de la vitesse du vent !) génèrent ce type de trading. Alors que les producteurs n’ont pas à assumer les conséquences financières des perturbations provoquées sur le réseau, en particulier le coût pour la collectivité des activité de trading associées à l’exploitation de la batterie. Car ils vendent leur électricité à prix fixe en raison des subventions de type CfD, à chaque instant : alors à quoi bon compenser l’intermittence de leur production par des batteries ?