La Secrétaire d’Etat à la transition écologique, Emmanuelle Wargon s’est rendue jeudi 21 février 2019 à Arras et Cambrai afin de participer au début d’une opération assez inhabituelle. En effet, 1,3 million d’habitants vont recevoir la visite d’un chauffagiste en prévision d’un changement de fourniture de gaz. Chauffés au gaz B, ces foyers vont progressivement être alimentés en gaz H et rejoindre ainsi la norme française. Un passage purement technique qui doit être préparé par les professionnels du secteur.
Le gaz B laisse la place au gaz H
La venue d’Emmanuelle Wargon dans le nord n’est pas passée inaperçue. Les habitants de la région des Hauts-de-France auront compris qu’un petit événement dans le domaine de l’énergie allait les toucher au cours des prochaines années. Le contrat de fourniture de gaz avec les Pays-Bas ne sera pas renouvelé à l’échéance 2029 et le gaz utilisé dès lors sera d’une composition quelque peu différente. Les Pays-Bas fournissent du gaz B, c’est-à-dire « Bas pouvoir calorifique » alors que la plupart des autres fournisseurs de la France (Russie, Norvège, Algérie), exportent du gaz H (pour Haut pouvoir calorifique). Ce dernier va peu à peu s’inviter dans les tuyaux des 1,3 million d’habitants des Hauts-de-France encore bénéficiaires du gaz B.
La différence de pression ente les gaz B et H va obliger à quelques ajustements. La Secrétaire d’Etat a donc effectué un déplacement afin de mettre en lumière un changement qui doit être anticipé pour qu’il se passe sans aucun problème. Ainsi, Emmanuelle Wargon s’est d’abord rendue à une réunion d’information à Arras destinées aux élus locaux. Il leur a été expliqué la situation afin qu’ils se fassent le relai auprès de leurs concitoyens peut-être inquiets face à un changement qui peut les laisser perplexes. Ensuite, la Secrétaire d’Etat a pris la direction de Cambrai pour assister à une démonstration de conversion qui va concerner de nombreux foyers de la région.
Des équipements individuels qui doivent être adaptés
Le passage d’un gaz à l’autre nécessite la venue d’un artisan-chauffagiste. Comme l’a soulignée Emmanuelle Wargon, il faudra « adapter le compteur de gaz, potentiellement adapter la chaudière, et dans un petit nombre de cas, pour de très très vieilles chaudières, signaler qu’il faut la remplacer ». Les évaluations données par la Secrétaire d’Etat à la Transition écologique tablent sur 3 % à 5 % de chaudières à remplacer, soit de 39 000 à 65 000 appareils. Ce sont les équipements antérieurs à 1997 qui sont susceptibles d’être impliqués. L’intervention du technicien dure environ 1h30 et se déroule en deux étapes : réglage de pression des équipements et la pose d’un détenteur sur le compteur de gaz.
Les interventions seront annoncées et expliquées aux consommateurs via une communication spécifique mise en place par GRDF. Le relai des élus locaux et de la presse locale est également attendu. GRDF se montre rassurant et assure avec justesse que « pour le client, cela ne change rien et cela ne coûtera pas plus cher ». La communication est la clé du succès de cette opération assez inhabituelle. Par ailleurs, des aides seront également attribuées aux ménages concernés ; elles ont été publiées au Journal officiel ce jeudi 21 février 2019.
- 4 000 € pour le remplacement d’une chaudière à gaz murale d’une puissance inférieure à 70 kilowatts ;
- 5 000 € pour le remplacement d’une chaudière à gaz au sol d’une puissance inférieure à 70 kilowatts ;
- 1 000 € pour le remplacement d’un radiateur à gaz ;
- 5 000 € pour le remplacement d’un poêle ou d’un insert à gaz ;
- 1 200 € pour le remplacement d’un appareil à gaz fournissant de l’eau chaude sanitaire d’une puissance inférieure à 70 kilowatts.
Laisser un commentaire