Avec la loi sur la transition énergétique, la France s’est fixée comme objectif d’assurer 32% de sa consommation avec des énergies renouvelables (ENR) en 2030. La question du stockage de l’énergie, centrale lorsqu’il s’agit de sources intermittentes, est en cours de résolution avec, notamment, les 10 solutions pour la Nouvelle France Industrielle.
Le développement des énergies renouvelables et intermittentes
Afin d’augmenter les ENR dans le mix énergétique français, les éoliennes et les panneaux solaires photovoltaïques ont notamment bénéficié de multiples financements. Comme l’explique le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) dans Le panorama des cleantech en France en 2015, réalisé en partenariat avec le cabinet d’audit E&Y, « 102 entreprises françaises des cleantech ont collecté globalement plus de 710 millions d’euros ».
Aujourd’hui, même Bill Gates se tourne vers le secteur des ENR. En initiant la Breakthrough Energy Coalition, le philanthrope américain veut « financer l’innovation technologique pour accompagner les efforts des Etats dans le déploiement des énergies dîtes « propres » ». A ses côtés, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, le président d’Amazon, Jeff Bezos et de nombreux autres comptent rassembler entre 1 et 2 milliards de dollars pour marquer le début de la COP21.
Actuellement, les efforts de recherches continuent sur les différentes technologies dans le but d’améliorer leurs performances. Pour un certain nombre d’entre elles, le problème de l’intermittence de la production reste le défi majeur des prochaines décennies. Pour la Directrice de la Stratégie IFP Energies Nouvelles, Catherine Ponsot-Jaquin, le stockage de l’énergie permet de traiter efficacement les « défaillances de l’offre » des ENR, liées à cette intermittence.
Le stockage de l’énergie tributaire des futures innovations ?
A en croire les chiffres d’un rapport de Navigant Research, environ « 696,7 MW de projets de stockage d’énergie ont été construits entre 2014-2015 dans le monde ». Si ces infrastructures représentent approximativement 11 fois les efforts réalisés en 2011, on est encore loin des 10 000 MW de capacité éolienne installée en France fin 2015.
Pourtant de réelles avancées ont été constatées depuis les réflexions entamées sur l’implémentation d’un réseau électrique efficace et intelligent. On peut notamment citer en exemple le projet européen STORE qui vise à « faciliter le stockage d’énergie pour permettre une forte pénétration des énergies renouvelables intermittentes » sur le réseau électrique insulaire de Grande Canarie.
En France, sur l’île de la Réunion, Météo France, l’Ecole Polytechnique et EDF ont opté pour un pilotage à distance des batteries, visant à optimiser les capacités de stockage par un dispositif de prévisions météorologiques. Selon le site Futura Science, « cette solution, qui compense l’intermittence du photovoltaïque et de l’éolien, est emblématique des progrès en cours dans l’utilisation des énergies renouvelables ».
Le stockage de l’énergie en quelques chiffres
En 2013, le cabinet SiaPartners posait encore la question : « Le stockage de l’électricité, clé pour l’intégration des EnR dans le réseau » ? Désormais une véritable filière est en passe de se structurer pour permettre l’intégration de 25 GW d’éolien et 6 GW de solaire sur le réseau électrique français.
En effet, quelques mois plus tard, en novembre 2013, l’étude « Potentiel du stockage d’énergies », lancée par l’ancienne Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS) et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), évoquait la création de 10 000 emplois dans le secteur au cours des 15 prochaines années. Désormais, Florence Lambert, directrice du laboratoire Innovation des Technologies de l’Énergie (LITEN) au CEA est chargée du projet pour l’autonomie et la puissance des batteries dans le cadre des 10 Solutions de la Nouvelle France Industrielle imaginée par Emmanuel Macron.
Laisser un commentaire