L’hydroélectricité française, un atout pour la transition énergétique

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Jacques Mirat

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Première énergie renouvelable de France à la fois décarbonée et réactive aux soudaines fluctuations de la demande d’électricité, la filière ...

Romanche_gavet_centrale_hydroelectriquePremière énergie renouvelable de France à la fois décarbonée et réactive aux soudaines fluctuations de la demande d’électricité, la filière hydroélectrique française présente à ce jour tous les avantages pour accompagner durablement le mouvement de transition énergétique et accentuer son poids dans le mix électrique national. Déjà fortement exploitée, cette filière n’est pas encore arrivée à saturation et dénote toujours d’un potentiel de croissance certain. Optimisation et modernisation des équipements existants ou réalisation de nouvelles installations, les projets de développement sont nombreux et laissent présager de l’émergence de nouvelles exploitations plus performantes sur les plans technique et environnemental.

L’hydroélectricité : première énergie renouvelable de France

 

Deuxième source de production d’électricité du pays derrière l’énergie nucléaire et première énergie renouvelable, la filière hydraulique française regroupe près de 2250 unités de production d’une puissance cumulée évaluée à 25,4 GW en 2012, soit 20% des capacités électriques nationales. Si sa production est variable d’une année sur l’autre en fonction des précipitations, elle s’est rapprochée cette même année de ses valeurs historiques moyennes avec une production de 63,8 TWh correspondant à 11,8 % de la production électrique nette (selon les chiffres de l’Observatoire pour les énergies renouvelables Observ’ER).

La production hydroélectrique est donc primordiale en France et représente aujourd’hui une véritable variable d’ajustement entre la production et la consommation d’électricité. Elle constitue une réserve d’énergie rapidement mobilisable permettant de pallier les variations de consommation sur l’ensemble du réseau. Certaines unités comme les centrales-lacs ou les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), offrent en effet la possibilité de stocker des quantités d’eau importantes et rapidement utilisables en cas de pics de consommation.

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Des perspectives de développement prometteuses

 

Au regard des objectifs actés par le gouvernement dans le cadre du Grenelle de l’environnement et de la Programmation pluriannuelle des investissements et plus récemment, dans le texte de loi de transition énergétique, la production d’électricité hydraulique devra donc tenir son rôle de première énergie renouvelable française et participer pleinement au processus de transition pour une croissance verte.

Il est prévu pour cela une augmentation de la puissance de pointe de la filière hydraulique de 3 GW et une production supplémentaire de 3 TWh à l’horizon 2020 par rapport à son niveau de 2006. Des objectifs largement réalisables compte tenu du potentiel de production supplémentaire de 10,6 TWh par an envisagé et partagé actuellement entre la réalisation de nouvelles installations (pour 9,5 TWh) et l’aménagement d’équipements existants (pour 1,1 TWh).

Cette hausse de la production d’électricité hydraulique, et donc des investissements, devrait générer un surplus d’activité créateur d’emplois. En effet, plus de 10.000 emplois directs et indirects pourraient être créés tandis que la forte croissance de la filière procurerait à l’Etats des recettes supplémentaires estimées à 1,48 milliard d’euros.

Le chantier de Romanche-Gavet, l’exemple d’une filière ambitieuse

 

Le groupe EDF par exemple, premier exploitant hydraulique de France, a lancé depuis 2006 un programme d’investissements massifs (560 millions) dédié à la modernisation de ses installations via une optimisation de la disponibilité, de la performance et de la sûreté. Ce programme baptisé SuPerHydro avait pour objectif d’augmenter la productivité des centrales déjà déployées et d’aménager de nouveaux centres de production.

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L’aménagement de Gavet en Isère, constitué d’ouvrages en majeure partie souterrains, remplacera dans ce cadre d’ici à 2019, les six centrales hydrauliques actuellement installées sur la Romanche, et permettra d’augmenter de 30% la production d’électricité (90 MW contre moins de 80 MW pour les six ouvrages existants) à partir d’une énergie propre, renouvelable et sans émission de gaz à effet de serre.

Actuellement en cours, ce chantier a nécessité un investissement de 250 millions d’euros comprenant  la  construction d’une nouvelle centrale, logée dans des cavernes creusées à la mine, et d’un barrage prise d’eau. Ce barrage, situé sur la commune de Livet, sera bientôt achevé permettant ainsi à la Romanche, temporairement déviée dans un chenal secondaire, de retrouver son lit. Il permettra ainsi de maintenir une hauteur d’eau constante au niveau de la prise d’eau de la galerie pour assurer le bon fonctionnement de la centrale hydroélectrique. Le groupe EDF prévoit sa mise en eau au printemps 2016 une fois les dernières phases de finitions et de tests réalisées.

Concernant les autres parties du chantier, la galerie destinée à conduire l’eau du barrage à la centrale, creusée par tunneliers sur plus de 9 kilomètres, a pris du retard et devrait être opérationnelle dans une vingtaine de mois. La centrale hydroélectrique est quant à elle bien avancée. La caverne de 70 m de long et de 35 m de haut qui doit l’accueillir est creusée et doit être entièrement bétonnée dans les prochaines semaines.

Sur le plan environnemental enfin, le barrage de Livet sera également équipé d’une passe à poissons et un projet de renaturation de l’île Falcon sera mené par EDF. Le démantèlement des 6 anciennes centrales permettra de plus de « renaturer » une grande partie du cours d’eau et de restaurer la continuité hydraulique et piscicole sur la Romanche.

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