Le directeur régional d’EDF en Guyane, Philippe Biava, tire la sonnette d’alarme face à une pénurie de production d’électricité qui se profile dans les 5 à 10 ans. Une situation inédite sur le sol guyanais, générée par différents facteurs, entre mise aux normes des dispositifs actuels, transition énergétique et évolution démographique.
Le constat est sans appel : « on est arrivé au bout du système énergétique » assure Philippe Biava. Le directeur régional de la firme française souhaite préparer l’avenir dès maintenant face à une pénurie annoncée dans les 5 à 10 ans, et interpeller les décideurs locaux et nationaux afin de pallier ce qui s’annonce comme une crise énergétique pour le département d’outre-mer.
Philippe Biava cible en premier lieu l’arrêt progressif de de la centrale thermique de Dégrad-des-Cannes. La centrale thermique quelque peu dépassée par les nouvelles normes environnementales, verra son activité diminuée jusqu’à 2020, pour une cessation complète d’activité trois ans plus tard. Privée de ses 72 mégawatts, la Guyane sera alors amputée d’un tiers de sa production électrique.
Philippe Biava, à la tête de direction régionale d’EDF depuis quatre ans, évoque en terme de perspectives le développement des énergies renouvelables comme la biomasse (centrales à bois) ou le solaire. En attendant une ligne énergétique fixe, la Guyane doit se contenter des dernières heures de la centrale de Dégrad-des-Cannes, de la production du barrage de Petit-Saut et de celle des turbines à combustion et groupes électrogènes, ces derniers étant peu respectueux de l’environnement ; sans compter le fait que les énergies fossiles importées coûtent cher.
Une tendance en opposition avec l’évolution régionale qui, de par son augmentation démographique, voit croître ses besoins en électricité de 3 à 3.5% par an. De plus, certaines infrastructures en projet promettent un bond des besoins énergétiques en électricité. Le futur hôpital de Saint-Laurent du Maroni, prévu pour 2017-2018, fera ainsi augmenter à lui seul la consommation électrique de 5 à 6%.
Avec en moyenne cinq années pour construire une centrale thermique plus moderne et une quinzaine pour un nouveau barrage, le directeur régional d’EDF estime que des choix énergétiques doivent être pris dès cette année pour éviter une pénurie énergétique. La Guyane doit donc selon lui se positionner rapidement et élaborer cette année un PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie sur 5 ans) qui définira les orientations énergétiques à venir entre l’Etat et la région.
Crédit photo : Didwin973
Laisser un commentaire