Alors que les États-Unis se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, l’administration Obama s’intéresse de plus en plus la question de l’énergie nucléaire. Le département américain de l’Énergie, organe fédéral dédié aux questions énergétiques, songe en effet à l’atome pour augmenter la production d’énergie sans tirer vers le haut les émissions de gaz à effet de serre. Afin de guider les décideurs dans le déploiement des futures infrastructures nucléaires, six groupes de travail ont été constitués, jeudi 5 mars. Leur mission : formuler des recommandations pour stimuler l’innovation dans l’énergie nucléaire.
C’est sur une initiative du Département de l’Énergie que des ingénieurs et des chercheurs américains se sont réunis en groupe de travail, jeudi 5 mars, à divers endroits des États-Unis (Université du Nouveau-Mexique, Institut de technologie du Massachusetts…). Pendant 3 jours, ils ont dressé une liste de recommandations afin de mettre en lumière les freins au financement de la recherche dans le domaine nucléaire.
D.V. Rao, membre du personnel au Laboratoire National de Los Alamos, a notamment estimé que les États-Unis souffraient actuellement d’un manque de moyens pour pouvoir tester leurs projets nucléaires à une petite échelle. Il s’agit selon lui d’une des principales raisons pour laquelle les scientifiques américains ont du mal à convaincre les investisseurs de soutenir leurs projets de recherche dans le secteur atomique.
Les ateliers menés par ces groupes de travail ont permis de formuler d’autres recommandations grâce auxquelles les États-Unis pourraient stimuler l’innovation et la recherche dans le nucléaire. Des recommandations telles qu’un système de financement plus stable, diverses évolutions du système réglementaire ou encore le développement de nouveaux modèles de réacteurs.
TerraPower, une société basée à Washington et présidée par le milliardaire Bill Gates, espère par exemple développer une nouvelle génération de réacteur nucléaire d’ici 2025.
Il y a actuellement 100 réacteurs en exploitation aux États-Unis mais le gouvernement envisage une croissance de ce parc atomique au cours des deux prochaines décennies. Compte tenu de l’intermittence des énergies renouvelables et de l’absence de technologies de stockage énergétique à grande échelle, les régulateurs américains estiment que l’énergie nucléaire devra continuer de faire partie de l’équation énergétique des États-Unis pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays.
« C’est la seule source non émettrice de CO2 que nous pouvons déployer au niveau de térawatt », a déclaré Kevan Weaver, de TerraPower, qui a participé à l’atelier d’Albuquerque.
Crédit photo : stevebkennedy
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