Plus de trois ans et demi après l’accident nucléaire de Fukushima, l’un des dangers majeurs qui persistait sur le site de la centrale vient enfin d’être écarté grâce au retrait du combustible nucléaire présent dans la piscine du réacteur numéro 4. Une opération qui permet d’écarter le risque de nouveaux dégagements radioactifs si une nouvelle catastrophe venait à frapper le site de la centrale. Pour autant, la totale sécurisation du site et son démantèlement sont très loin d’être achevés.
La réussite de l’extraction du combustible de la piscine du réacteur 4
Après plus d’un an de travail, c’est une étape importante de la longue sécurisation du site de Fukushima qui vient de s’achever. En effet, TEPCO (Tokyo Electric Power, exploitant de la centrale de Fukushima) vient d’annoncer la réussite sans incident de l’extraction du combustible nucléaire de la piscine du réacteur numéro 4 de la centrale. Cette manœuvre avait commencé en novembre 2013 et constitue « une avancée importante » selon le directeur de la centrale.
Ce sont plus de 1533 assemblages de combustible qui ont dû être retirés de la piscine et transférés vers un bassin de sécurisation présent sur le site, plus sûr car à l’écart des réacteurs et non exposé à un autre tsunami. Tous les éléments de combustible ainsi que des débris ont donc été récupérés puis transférés vers ce bassin sécurisé.
Pour réaliser cette extraction, une couverture a été mise en place au-dessus du réacteur 4. De plus, un système d’extraction spécifique constitué notamment de deux grues et d’une chambre de décontamination a été construit. Cette opération était particulièrement délicate du fait de la radioactivité du site et de son état.
Un chantier très loin d’être terminé pour TEPCO et les Japonais
La sécurisation du réacteur numéro 4 était particulièrement urgente car sa structure est très endommagée : un séisme risquait d’exposer les barres de combustibles à l’air libre. Faute de pouvoir refroidir ces éléments, cette situation aurait pu causer des dégagements massifs de substances radioactives.
Mais bien que ces manœuvres aient été particulièrement délicates, de très nombreuses opérations doivent encore être faites pour achever la stabilisation du site. Le combustible présent dans les réacteurs 1, 2 et 3 doit également faire l’objet de transferts, dans des conditions encore plus difficiles.
En effet, les cœurs des trois autres réacteurs de la centrale (celui du réacteur 4 était vide au moment de l’accident) ont fondu, ce qui rend les opérations de nettoyage particulièrement longs et délicats. Pour l’heure, TEPCO ne connait pas l’état dans lequel se trouve le combustible fondu et ne sait pas comment le récupérer.
A tout cela s’ajoutent les questions relatives au traitement des eaux contaminées, actuellement stockées dans des réservoirs sur le site, toujours exposé à une nouvelle catastrophe naturelle. TEPCO considère que plus de quarante ans seront nécessaires au démantèlement complet de la centrale.
Crédit photo : Digital Globe
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